(FPJQ/IFEX) – La concentration de la presse au Québec prend de proportions qui inquiètent grandement la FPJQ. Le Québec est une province du Canada qui compte sept millions d’habitants, dont six millions de francophones. Ces derniers sont actuellement informés par dix quotidiens de langue française. D’ici deux mois, sept de ces dix quotidiens pourraient tomber […]
(FPJQ/IFEX) – La concentration de la presse au Québec prend de proportions qui inquiètent grandement la FPJQ.
Le Québec est une province du Canada qui compte sept millions d’habitants, dont six millions de francophones. Ces derniers sont actuellement informés par dix quotidiens de langue française. D’ici deux mois, sept de ces dix quotidiens pourraient tomber entre les mains d’un seul groupe de presse, Power Corporation.
Le tirage total des quotidiens francophones sera alors contrôlé par deux groupes de presse seulement, Power et Quebecor, chacun ayant plus ou moins 50 pour cent du tirage. Un petit quotidien indépendant, « Le Devoir », influent mais sans beaucoup de moyens, représente moins de 5 pour cent du total.
La FPJQ vient de demander, et d’obtenir, du gouvernement québécois la tenue d’une commission parlementaire spéciale qui tiendra des audiences publiques sur les conséquences d’une telle concentration de l’information.
La question est d’autant plus pressante que l’un des deux groupes de presse dominants dans le monde des quotidiens, Quebecor, vient de faire l’acquisition du plus important télédiffuseur privé francophone de la province, le réseau TVA. Par cette transaction, qui doit être soumise aux autorités de régulation canadiennes au début de 2001, Quebecor prend également le contrôle du plus vaste réseau de câblodistribution du Québec, de portails Internet parmi les plus fréquentés et d’un groupe de magazines très populaires qui s’ajoutent aux nombreux magazines et hebdomadaires régionaux déjà propriété de l’empire Quebecor.
La FPJQ craint qu’un si grand nombre de sources d’information aux mains d’un si petit nombre de propriétaires ne soit une menace à la diversité et au pluralisme de la presse, et par voie de conséquence une menace à la liberté d’expression et à la démocratie. La Fédération craint pour l’avenir d’une presse indépendante à l’extérieur de ces deux puissants groupes de presse.