(RSF/IFEX) – Après une opération de l’armée pakistanaise dans les zones tribales, des journalistes ont été refoulés du district de Bajaur, situé au nord de Peshawar. De fait, la région est fermée à la presse. Seuls les correspondants originaires des zones tribales, sous la pression des autorités, sont tolérés. « Il est regrettable que la presse […]
(RSF/IFEX) – Après une opération de l’armée pakistanaise dans les zones tribales, des journalistes ont été refoulés du district de Bajaur, situé au nord de Peshawar. De fait, la région est fermée à la presse. Seuls les correspondants originaires des zones tribales, sous la pression des autorités, sont tolérés.
« Il est regrettable que la presse soit de nouveau interdite de couvrir une intervention militaire qui suscite la polémique. Ce manque de transparence crée un climat de suspicion sur la réalité de cet événement qui menace la paix fragile dans les zones tribales. Cette affaire nous rappelle que le gouvernement refuse toujours de faire la lumière sur l’enlèvement et l’assassinat du reporter Hayatullah Khan qui avait également enquêté sur une frappe aérienne », a déclaré Reporters sans frontières.
Le 30 octobre 2006, deux journalistes basés à Peshawar, Haroon Rashid du service en ourdou de la BBC World Service, et Mehmood Jan Babar de la chaîne pakistanaise AVT Khyber TV, se sont vu refuser l’accès au district de Bajaur. L’armée contrôle chaque véhicule et les soldats ont l’ordre formel d’empêcher tout journaliste de se rendre à Khar, capitale du district, et sur les lieux de l’attaque. « Vous n’êtes pas les bienvenus. (. . .) Nous avons des ordres de refouler tous les journalistes », ont déclaré des militaires aux deux reporters. Un troisième journaliste de Peshawar s’est vu refusé l’accès au district.
L’armée a mené des opérations dans la zone tribale de Bajaur. Environ 80 personnes auraient été tuées dans l’attaque par des hélicoptères de combats d’une madrassa (école coranique) tenue par un religieux proche des taliban.
Déjà cette année dans le même district, les autorités avaient arrêté des journalistes qui tentaient de se rendre à Khar pour enquêter sur l’attaque du village de Damadola qui aurait fait treize victimes (veuillez consulter l’alerte de l’IFEX du 17 janvier 2006).