(JED/IFEX) – Le mardi 25 janvier 2000 en début de matinée, Jérôme Debo, membre du Bureau Enquêtes de JED, a échappé un enlèvement à un arrêt de bus à Kinshasa/Bandalungwaalors qu’il se rendait au service. Trois hommes, non autrement identifiés, apparemment des membres des services de sécurité, ont tenté de l’embarquer de force dans un […]
(JED/IFEX) – Le mardi 25 janvier 2000 en début de matinée, Jérôme Debo, membre du Bureau Enquêtes de JED, a échappé un enlèvement à un arrêt de bus à Kinshasa/Bandalungwaalors qu’il se rendait au service. Trois hommes, non autrement identifiés, apparemment des membres des services de sécurité, ont tenté de l’embarquer de force dans un véhicule banalisé, en vue de le conduire vers une destination inconnue. Les ravisseurs supposés lui ont demandé de les conduire là où se trouvaient les responsables de JED.
Debo a profité de l’attroupement causé par cette tentative d’enlèvement pour s’enfuir. Les trois hommes ont, tout de même réussi à lui ravir sa mallette qui contenait sa carte de service et d’autres documents de JED. Il a reconnu avoir aperçu ces hommes depuis qu’il était parti, ce jour-là, à pied, de son domicile.
Par ailleurs, dans deux appels téléphoniques anonymes, reçus au secrétariat de JED, les mardi 25 et mercredi 26 janvier, respectivement à 11h00 et 11h15, un inconnu a accusé l’association « de ternir l’image de marque de la République démocratique du Congo et de ses dirigeants à l’étranger ». Le correspondant a exigé que le site Internet de JED, « sur lequel, » a-t-il dit, « il n’y a que des mensonges », soit fermé. « Sinon, » a-t-il poursuivi, « Vous le payerez par le sang ».
Le comité directeur de JED pouvait minimiser la menace si ce correspondant inhabituel – qui appelait, selon toute vraisemblance, d’une cabine publique – n’avait pas téléphoné une deuxième fois. Aussi, cette menace intervient 12 jours après la séquestration de l’avocat Kayembe Kasuku, au siège du Département extérieur de l’Agence nationale de renseignements (ANR). Kasuku est un militant des droits de l’homme et un membre de l’organisation non gouvernementale, Avocats sans frontières. Alors qu’il répondait à une convocation de l’ANR, Kasuku a été déshabillé par des soldats et copieusement battu toute la nuit du 14 au 15 janvier. Couvert de blessures, il lutte contre la mort dans un hôpital de Kinshasa.