(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est exaspérée par l’incapacité des Nations unies à régler le problème des journalistes taïwanais qui veulent couvrir l’Assemblée mondiale de la Santé à Genève. Cette année encore, leurs demandes d’accréditation ont été refusées pour le simple fait qu’ils sont Taïwanais. « Les Nations unies peuvent s’abriter derrière leur réglementation qui interdit […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est exaspérée par l’incapacité des Nations unies à régler le problème des journalistes taïwanais qui veulent couvrir l’Assemblée mondiale de la Santé à Genève. Cette année encore, leurs demandes d’accréditation ont été refusées pour le simple fait qu’ils sont Taïwanais.
« Les Nations unies peuvent s’abriter derrière leur réglementation qui interdit d’accréditer un journaliste d’un Etat non reconnu par cette organisation, mais dans les faits, cette situation conforte l’hostilité de Pékin vis-à-vis de toute présence taïwanaise au sein des instances internationales. De fait, l’ONU privilégie le facteur national plutôt que la Déclaration universelle des droits de l’homme dont l’article 19 garantit la liberté de la presse et la libre circulation de l’information », a affirmé l’organisation.
Pour la quatrième année consécutive, les Nations unies et l’OMS ont rejeté les demandes d’accréditation de cinq journalistes taïwanais qui souhaitaient couvrir l’Assemblée qui s’ouvre le 14 mai 2007 à Genève. Dans un fax adressé à Reporters sans frontières, en réponse à un courrier de l’organisation à Margaret Chan, directrice générale de l’OMS, la direction de la communication de l’OMS explique que ce refus est le fait du Département de l’information publique des Nations unies. Pour des raisons d’espace et de logistique, l’Assemblée se tient en effet dans le Palais des Nations de l’ONU à Genève.
Dans la lettre adressée à Margaret Chan, l’organisation lui avait demandé en avril de trouver une solution afin que les journalistes de Taïwan aient accès aux débats. « Alors que cette Assemblée va notamment examiner la grippe aviaire et les pandémies, comment l’OMS pourrait-elle interdire aux journalistes taïwanais de couvrir ces débats? Les Taïwanais, comme toutes les populations de l’espace chinois, peuvent être victimes de ces pandémies, et ont le droit d’être normalement informés », a écrit Robert Ménard à Margaret Chan, originaire de Hong Kong.
De son côté, l’Association des journalistes taïwanais a condamné le refus de l’ONU et de l’OMS d’accorder des accréditations à ses membres.
Les Nations unies refusent systématiquement d’accréditer les journalistes taïwanais. Avant 2004, les journalistes taïwanais étaient autorisés à couvrir l’Assemblée de l’OMS, mais sous la pression de Pékin, ce droit leur a été retiré. Taïwan est classé 43e sur 168 pays dans le classement international de la liberté de la presse.