(RSF/IFEX) – Le 24 mars 2005, vers 11h00 (heure locale), la police de l’arrondissement Parizansky de Minsk et plusieurs membres du KGB en civil ont saisi quatre ordinateurs et des équipements d’imprimerie de l’hebdomadaire indépendant « Zhoda » (5 000 exemplaires). Les responsables de l’hebdomadaire sont accusés par les autorités d’avoir installé illégalement leurs bureaux dans un […]
(RSF/IFEX) – Le 24 mars 2005, vers 11h00 (heure locale), la police de l’arrondissement Parizansky de Minsk et plusieurs membres du KGB en civil ont saisi quatre ordinateurs et des équipements d’imprimerie de l’hebdomadaire indépendant « Zhoda » (5 000 exemplaires). Les responsables de l’hebdomadaire sont accusés par les autorités d’avoir installé illégalement leurs bureaux dans un appartement.
RSF « s’inquiète de la dégradation constante de la liberté de la presse et rappelle que le président Alexandre Loukachenko fait partie des prédateurs de la liberté de la presse dénoncés par l’organisation. Une fois de plus, les autorités utilisent des arguments fallacieux afin d’étouffer les rares journaux indépendants qui tentent de subsister au Bélarus. Quelle que soit l’importance de son tirage, dès lors qu’une publication est jugée subversive par les autorités, ces dernières s’emploient à la faire disparaître ».
Les membres de la police et du KGB qui se sont présentés aux journalistes de la rédaction de « Zhoda » comme un « groupe d’enquêteurs », étaient dépourvus de mandat de perquisition. Après être restés environ trois heures dans l’appartement qui abrite le journal, ils ont convoqué Alexeï Karol, rédacteur en chef de l’hebdomadaire, au bureau de police local.
« L’officier du KGB en civil qui dirigeait les opérations a refusé de dévoiler son identité et a déclaré que le journal était considéré comme subversif et antiprésidentiel et qu’il agissait à la suite d’une plainte déposée contre « Zhoda ». Je suis sûr qu’il fait allusion aux interviews de figures de l’opposition, Alexandre Kozuline et Andrei Klimov, que nous avons publiées dernièrement », a précisé Karol. Selon cet officier du KGB, le journal serait également « suspecté de violer la législation économique ».
La saisie des quatre ordinateurs de l’hebdomadaire compromet gravement la sortie du prochain numéro du journal.
« Zhoda » avait déjà été suspendu pendant un mois, du 5 février au 5 mars, par le ministère de l’Information qui lui reprochait d’avoir indiqué une adresse d’enregistrement différente de celle où travaillent réellement les journalistes de la rédaction.