(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est préoccupée par le traitement réservé à l’écrivain et cyberdissident Zhang Jianhong, plus connu sous son nom de plume Li Hong, emprisonné depuis septembre 2006 et qui se trouve dans un état de santé critique depuis plus de trois mois. Il risque de rester paralysé. « Alors que la Chine célèbre […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est préoccupée par le traitement réservé à l’écrivain et cyberdissident Zhang Jianhong, plus connu sous son nom de plume Li Hong, emprisonné depuis septembre 2006 et qui se trouve dans un état de santé critique depuis plus de trois mois. Il risque de rester paralysé.
« Alors que la Chine célèbre en grandes pompes l’ouverture prochaine des Jeux olympiques, un prisonnier d’opinion risque d’être paralysé à vie faute d’être soigné correctement. Les autorités chinoises restent insensibles, depuis plus de deux mois, à la demande de Li Hong de pouvoir être traité à l’hôpital. Nous appelons à la libération immédiate du cyberdissident dont la situation dramatique ternit encore un peu plus l’image de la Chine », a déclaré l’organisation.
Le 5 août 2007, l’épouse de Li Hong a déclaré à Radio Free Asia : « Le 26 juin 2006, des responsables pénitentiaires m’ont déclaré qu’il était en train de recevoir des soins. Mais pour obtenir l’autorisation d’aller à l’hôpital, il faut suivre la procédure juridique. Je n’ai pas pu le voir depuis cette date. J’espère que les autorités feront preuve d’humanité et lui permettront d’aller au plus vite à l’hôpital. Si ce n’est pas le cas, je ne préfère ne pas imaginer ce qui adviendra. »
Le même jour, un millier d’amis, collègues et soutiens de Li Hong ont signé sur le site d’informations Boxun ( http://www.boxun.com ), une lettre ouverte demandant la libération de Li Hong pour des raisons humanitaires. « Si Li Hong n’est pas soigné rapidement, il pourrait devenir complètement paralysé et mourir. Si jamais un malheur arrivait, les autorités ne pourront plus être un partenaire crédible dans le monde », peut-on lire dans la lettre.
Wu Fan, rédacteur en chef de « Zhongguo Shiwu » (« Affaires chinoises »), signataire de la lettre, décrit en ces termes son collègue : » C’est quelqu’un de bien pour le pays, il n’a jamais voulu renverser le gouvernement. ( . . .) Li Hong est un lettré, pas un terroriste. On ne peut pas le traiter de cette façon. »
En juin 2007, l’avocat de Li Hong, Li Jianqiang, a reçu une lettre dans laquelle son client décrivait son état de santé : « Ma maladie est extrêmement rare. Actuellement il n’y a pas de médicament ni de traitement efficace. Ce dernier mois, mon état s’est aggravé et mes muscles s’atrophient. Je ne peux pratiquement plus bouger mes bras, et ce phénomène s’étend vers mes jambes. Mes pieds sont déjà paralysés. Si cela continue, je serais soumis à la dure épreuve de la paralysie complète, tout comme le physicien britannique Stephen Hawking ».
Li Hong a été condamné, le 19 mars 2007, à six ans de prison par un tribunal de Ningpo (province du Zhejiang, Sud-Est), après avoir été déclaré coupable d’avoir écrit « des articles diffamant le gouvernement chinois et appelant à l’agitation pour renverser le gouvernement ». Membre de l’Association des écrivains indépendants chinois (ICPC), il avait fondé, en 2005, le site littéraire http://www.Aiqinhai.org et publiait régulièrement des articles sur le forum Weilai Zhongguo et sur des sites chinois basés à l’étranger. En 1989, il avait déjà passé un an et demi dans un camp de rééducation par le travail, suite à son engagement dans le mouvement prodémocratique de 1989.