(RSF/IFEX) – RSF est vivement préoccupée par l’état de santé du journaliste Siamak Pourzand, paralysé depuis des mois et victime, le 31 mars 2004, d’une attaque cardiaque, le laissant 36 heures dans le coma. Sans traitement approprié, ni mise en liberté immédiate pour raisons médicales, la vie de ce journaliste âgé de 75 ans est […]
(RSF/IFEX) – RSF est vivement préoccupée par l’état de santé du journaliste Siamak Pourzand, paralysé depuis des mois et victime, le 31 mars 2004, d’une attaque cardiaque, le laissant 36 heures dans le coma. Sans traitement approprié, ni mise en liberté immédiate pour raisons médicales, la vie de ce journaliste âgé de 75 ans est sérieusement menacée. Alors que la République islamique poursuit sa répression de la liberté d’expression, notamment avec la condamnation, le 14 avril, du journaliste Ensafali Hedayat à 18 mois de prison, l’organisation s’insurge contre la Commission des droits de l’homme des Nations unies qui n’a pas condamné ce régime lors de sa 60e session.
« Nous atteignons ce qui pourrait être le summum du ridicule si la situation n’était pas aussi tragique en Iran. Saïd Mortazavi, procureur de Téhéran – qui a été le président du « tribunal de la presse » responsable de la fermeture d’une centaine de titres, d’arrestations massives de journalistes et qui est directement mis en cause dans l’assassinat de la photojournaliste Zahra Kazemi en 2003 – vient d’être triomphalement élu « Meilleur dirigeant de l’année » ! La République Islamique n’hésite pas à brocarder le caractère arbitraire et répressif de son régime en célébrant cette mascarade de la justice. Le journaliste Ensafali Hedayat vient d’être condamné à 18 mois de prison. Siamak Pourzand, journaliste de 75 ans, grabataire, et qui, le 31 mars a subi une attaque cardiaque, ne bénéficie même pas d’une libération pour raisons médicales. A croire que la mort de Zahra Kazemi, le 10 juillet 2003, battue alors qu’elle était en détention, n’a pas servi de leçon. Nous demandons avec insistance aux autorités de libérer les douze journalistes détenus et notamment Siamak Pourzand de toute urgence », a déclaré l’organisation, avant de déplorer : « Dans ce sinistre paysage, aucun des pays membres de la Commission des droits de l’homme, pas même les pays de l’Union européenne, n’a déposé à ce jour une résolution condamnant l’Iran ».
Pourzand, emprisonné depuis le 30 mars 2003, est aujourd’hui dans un état de santé alarmant. Grabataire, souffrant d’arthrose au cou et de graves problèmes discaux nécessitant une opération, ce collaborateur de plusieurs journaux indépendants est tombé dans le coma suite à une attaque cardiaque le 31 mars 2004. Resté des mois en cellule d’isolement, il avait subi de fortes pressions psychologiques et des tortures, l’obligeant à faire des aveux à la télévision.
Pourzand avait déjà été arrêté le 24 novembre 2001 puis condamné, en mai 2002, à huit ans de prison pour « action contre la sécurité de l’Etat par ses liens avec des monarchistes et des contre-révolutionnaires ». Début décembre 2002, il avait bénéficié d’une permission, avant de retourner en prison en mars 2003.
Par ailleurs, le journaliste indépendant Hedayat a été condamné par le tribunal de Tabriz (Nord-Ouest) à 18 mois de prison ferme, dont un an pour « insulte envers des hauts responsables de la République Islamique » et six mois pour « propagande contre le régime ».
Hedayat avait été arrêté le 16 janvier 2004 sur ordre du tribunal de Tabriz alors qu’il revenait d’Allemagne. Le journaliste avait déjà été arrêté le 16 juin 2003, à l’université de Tabriz, pendant qu’il couvrait des manifestations étudiantes (consulter des alertes de l’IFEX du 14 juillet, 24 et 19 juin 2003).
Avec 12 détenus, l’Iran est la plus grande prison des journalistes au Moyen-Orient.