(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Ahmed Midaoui, RSF a protesté contre la saisie de l’hebdomadaire français « Courrier International ». Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au ministre de l’Intérieur de « revenir sur cette décision qui démontre, une nouvelle fois, que les autorités sont prêtes à censurer les journaux étrangers […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Ahmed Midaoui, RSF a protesté contre la saisie de l’hebdomadaire français « Courrier International ». Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au ministre de l’Intérieur de « revenir sur cette décision qui démontre, une nouvelle fois, que les autorités sont prêtes à censurer les journaux étrangers dès lors qu’ils abordent des sujets tabous. » L’organisation a dénoncé « la réelle contradiction entre les propos du Premier ministre, Abderrahmane Youssoufi, qui s’est déclaré, le 4 décembre 2000, « pour la liberté de la presse » et les récentes interdictions de publications étrangères ». Depuis le début de l’année, trois hebdomadaires étrangers ont été censurés.
Selon les informations recueillies par RSF, le numéro de l’hebdomadaire français « Courrier International », daté du 17 mai 2001, a été saisi par les autorités qui n’ont fourni aucune explication. Le dernier numéro contenait un article intitulé « Dans la plus grande nation berbère du monde » (issu del’hebdomadaire marocain « Demain Magazine », daté du 12 mai) qui traitait de la question berbère au Maroc. Le texte était accompagné d’une caricature du roi Mohammed VI qui ne figurait pas dans le magazine marocain qui a été distribué normalement.
Déjà, le numéro 1528 de l’hebdomadaire espagnol « Cambio 16 », daté du 19 mars, avait été interdit de distribution par les autorités marocaines (consulter l’alerte de l’IFEX du 14 mai 2001). Le journal contenait un dossier intitulé « Le Sahara se prépare à la guerre ». L’auteur de l’article, Rocio Castrillo y interviewait Brahim Gali, un membre du secrétariat national du Front Polisario. Ce dernier parlait de « la volonté intransigeante et colonialiste du régime expansionniste du Maroc ».