(RSF/IFEX) – Mohamed Zaki, arrêté en janvier 2002 et qui vivait depuis janvier 2004 en résidence surveillée, a été libéré sans conditions le 18 août 2005. Cette grâce présidentielle intervient deux mois après celle dont avait bénéficiée Fathimath Nisreen, une autre collaboratrice du bulletin d’information électronique « Sandhaanu ». RSF se réjouit de la libération du cyberdissident […]
(RSF/IFEX) – Mohamed Zaki, arrêté en janvier 2002 et qui vivait depuis janvier 2004 en résidence surveillée, a été libéré sans conditions le 18 août 2005. Cette grâce présidentielle intervient deux mois après celle dont avait bénéficiée Fathimath Nisreen, une autre collaboratrice du bulletin d’information électronique « Sandhaanu ».
RSF se réjouit de la libération du cyberdissident et demande aux autorités de faire preuve de la même clémence envers les autres défenseurs de la liberté d’expression toujours derrière les barreaux ou en résidence surveillée aux Maldives. « Nous ne pouvons qu’être satisfaits de cette décision présidentielle. Cette marque de clémence nous laisse toutefois circonspects, car elle intervient quelques jours après l’incarcération de deux journalistes démocrates. Si le président Gayoom souhaite envoyer un message positif à la communauté internationale, il ne doit pas s’arrêter là », a déclaré l’organisation.
La libération de Zaki est inconditionnelle. Il a d’ailleurs déclaré à RSF : « Je n’aurais pas accepté de soumettre ma libération à des conditions. Je vais continuer à me battre pour la liberté d’expression même si cela doit me renvoyer en prison ». Zaki avait été mis en résidence surveillée en janvier 2004 parce qu’il souffrait d’une paralysie partielle provoquée par un problème à la colonne vertébrale.
Zaki, Ahmad Didi, Ibrahim Lutfy et son assistante Nisreen avaient été arrêtés, en janvier 2002, pour avoir collaboré à « Sandhaanu », un bulletin d’informations diffusé par e-mail qui dénonçait les atteintes aux droits de l’homme et la corruption aux Maldives. Accusés de « diffamation » et d’avoir « tenté de renverser le gouvernement », Zaki, Lutfy et Didi avaient été condamnés à la prison à vie, le 7 juillet 2002. Nisreen, qui n’avait que 22 ans lors de son procès, avait écopé de dix ans d’emprisonnement.
Lutfy a réussi à s’évader de prison, le 24 mai 2003, et vit aujourd’hui en Suisse. Nisreen a bénéficié, le 9 mai 2005, d’une amnistie présidentielle. Quant à Didi, il vit depuis février 2004 en résidence surveillée. Comme Zaki, sa condamnation avait été réduite à 15 ans en 2003.
De multiples atteintes à la liberté de la presse ont été constatées aux Maldives ces dernières semaines. Deux journalistes ont été arrêtés récemment : Ibrahim Rasheed, directeur de la publication de l’hebdomadaire « Adduvas », ainsi qu’un journaliste du quotidien « Aafathis ». De plus, « Minivan News », un journal en ligne d’opposition, a été interdit de publication tandis qu’un mandat d’arrêt a été lancé contre sa rédactrice en chef, Aminath Najeeb (consulter l’alerte de l’IFEX du 17 août 2005).