(RSF/IFEX) – Le journaliste en ligne Mojtaba Lotfi a été libéré, le 28 août 2005, après avoir passé plus de six mois derrière les barreaux. Un weblogger arrêté en février, Mohamad Reza Nasab Abdolahi, avait également été libéré, la veille, au terme de sa peine. RSF se réjouit de ces libérations mais s’inquiète de l’épée […]
(RSF/IFEX) – Le journaliste en ligne Mojtaba Lotfi a été libéré, le 28 août 2005, après avoir passé plus de six mois derrière les barreaux. Un weblogger arrêté en février, Mohamad Reza Nasab Abdolahi, avait également été libéré, la veille, au terme de sa peine. RSF se réjouit de ces libérations mais s’inquiète de l’épée de Damoclès qui reste suspendue au dessus de leurs têtes.
« Nous nous réjouissons bien entendu de la libération de Mojtaba Lotfi, d’autant que son état de santé était devenu préoccupant. Alors que les durs du régime ont fait main basse sur le pouvoir, nous étions très pessimistes sur le sort des journalistes et webloggers emprisonnés. Dans un tel contexte, cette libération est une lueur d’espoir, notamment pour Mojtaba Saminejad, le dernier blogger emprisonné dans le pays. Il faut toutefois tempérer notre enthousiasme, car la justice n’a pas confirmé formellement la libération de Mojtaba Lotfi. De même, Mohamad Reza Nasab Abdolahi est toujours inculpé dans le cadre d’une autre affaire, qui n’a pas encore été jugée. Ils peuvent donc être renvoyés en prison à tout moment », a déclaré RSF.
Lotfi, étudiant en théologie de la ville de Qom, a été libéré, le 28 août, à l’issue d’une « permission » de trois jours qui lui avait été accordée pour célébrer en famille une fête religieuse. Le dernier jour de sa permission, il a reçu un appel des autorités lui indiquant qu’il n’avait pas à retourner en prison. Aucun document écrit n’est cependant venu confirmer cette libération. Lotfi, gazé lors de la guerre Iran-Irak, était gravement malade et son état de santé s’était rapidement détérioré en prison. Plus d’informations sur cette affaire : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=12656
Abdolahi, arrêté le 23 février et condamné à six mois de prison et un million de rials d’amende (environ 111 $US ; 90 euros), a été libéré le 27 août. Sa collaboration ponctuelle avec des radios étrangères aurait notamment été à l’origine de son arrestation. Il serait également inculpé, dans le cadre d’un dossier séparé, pour une affaire de moeurs – ce type d’accusation étant couramment utilisé, en Iran, contre les dissidents politiques. Plus d’informations sur cette affaire :
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=12656
En revanche, le blogger Mojtaba Saminejad est toujours détenu. Arrêté le 12 février, il purge une peine de deux ans de prison (consulter des alertes de l’IFEX du 13 juillet, 8 juin, 17 mai et 15 février 2005 et 30 novembre 2004).