(RSF/IFEX) – Le 21 novembre 2003, la direction du quotidien malaisien « New Straits Times » a licencié sans préavis le rédacteur en chef Abdullah Ahmad suite à une intervention directe du Premier ministre malaisien Abdullah Ahmad Badawi. Celui-ci a reconnu que cette sanction faisait suite à la publication d’un article sur la politique de la famille […]
(RSF/IFEX) – Le 21 novembre 2003, la direction du quotidien malaisien « New Straits Times » a licencié sans préavis le rédacteur en chef Abdullah Ahmad suite à une intervention directe du Premier ministre malaisien Abdullah Ahmad Badawi. Celui-ci a reconnu que cette sanction faisait suite à la publication d’un article sur la politique de la famille royale saoudienne.
RSF regrette vivement que le gouvernement malaisien sanctionne, une nouvelle fois, un journaliste afin de préserver ses intérêts politiques ou diplomatiques. « Cette affaire illustre l’intolérance de l’Arabie saoudite à l’encontre des critiques de la presse internationale, et la soumission des journaux malaisiens au gouvernement d’Abdullah Ahmad Badawi », a déclaré l’organisation.
L’Arabie saoudite est particulièrement active pour préserver son image au niveau international. RSF a recensé de nombreuses interventions auprès de médias ou de gouvernements tiers pour imposer la censure ou l’autocensure. En 2003, le royaume saoudien a fait pression sur le Liban pour bloquer la diffusion d’un reportage sur l’Arabie saoudite par la chaîne NTV. Au Yémen, les médias et les autorités reçoivent régulièrement des menaces suite à la publication d’articles critiques sur le royaume. Enfin, les autorités de Riyad appellent depuis plusieurs années au boycott de la chaîne qatarie d’informations Al-Jazira.
Le 21 novembre, Abdullah Ahmad, rédacteur en chef du quotidien malaisien « New Straits Times », a été licencié sans préavis par la direction suite à une demande des dirigeants de l’UMNO (parti au pouvoir). Cette décision fait suite à une plainte de l’ambassadeur saoudien en Malaisie. Le journal avait publié, le 12 novembre, un article intitulé « Libérer la terre du Prophète » qui dénonçait notamment la diminution des quotas de pèlerins pour La Mecque accordés à la communauté musulmane de Malaisie. « Je ne suis pas surpris . . . Dans la vie politique de Malaisie, tout peut arriver », a déclaré Abdullah Ahmad à l’Agence France-Presse. Son contrat devait prendre fin en octobre 2004. Le journaliste, plus connu sous son nom de plume DKL, a affirmé que, depuis un an, certains proches du Premier ministre tentaient de l’évincer de son poste.
Le 22 novembre, le Premier ministre Abdullah Ahmad Badawi a justifié publiquement le licenciement du journaliste : « Nous avons pensé que cet article du « New Straits Times » pouvait causer des problèmes entre la Malaisie et l’Arabie saoudite ainsi qu’avec d’autres pays du Golfe. » Le chef du gouvernement a précisé que les raisons de ce limogeage n’étaient ni politiques, ni personnelles.