(JED/IFEX) – M’Baya Tshimanga, président de JED, a été braqué, le mercredi 13 décembre 2000, vers 22h00 (heure locale), au niveau du vélodrome à Kinshasa / Kintambo, par une dizaine de militaires armés qui ont surgit de l’obscurité. Les assaillants lui ont demandé de lever les bras et de quitter la voiture. Avant même que […]
(JED/IFEX) – M’Baya Tshimanga, président de JED, a été braqué, le mercredi 13 décembre 2000, vers 22h00 (heure locale), au niveau du vélodrome à Kinshasa / Kintambo, par une dizaine de militaires armés qui ont surgit de l’obscurité.
Les assaillants lui ont demandé de lever les bras et de quitter la voiture. Avant même que le président de JED ne s’exécute, un des militaires, qui voulait déjà prendre place à bord de la voiture, a été attiré par deux bottes de 20 centimes placés sur la banquête arrière. Il les a pris et tous les autres militaires se sont rués sur l’argent. Profitant de cette distraction, M’Baya a démarré en trombe. Il venait du bureau de JED et était déjà à 200 m de son domicile quand il a été brusquement obligé d’arrêter la voiture.
Le même mercredi 13 décembre, vers 1h00 du matin, le véhicule du quotidien « Le Phare », qui transportait l’éditeur Polydor Muboyayi Mubanga et des membres de la rédaction après le bouclage de l’édition du jour, a été pris en chasse, au croisement des avenues Saïo et Victoire à Kinshasa/Kasa-Vubu, par des hommes armés qui roulaient à bord d’une jeep de marque Mitsubishi, type Pajero, de couleur mauve. Après une course-poursuite qui a duré quelques instants, l’équipe du « Phare » a échappé aux hommes armés grâce à l’état du véhicule et à la dextérité du conducteur. Cette rocambolesque histoire intervient quelques semaines après des menaces et appels au meurtre lancés contre particulièrement les quotidiens « Le Potentiel » et « Le Phare » par les médias publics au travers des éditoriaux pamphlétaires (consulter les alertes de l’IFEX des 30, 23 et 20 novembre 2000).
Bien avant « Le Phare », le directeur de publication du quotidien « Forum des As », paraissant à Kinshasa, Lussamaki Okita, a été attaqué, vers 20h30, par des hommes armés aux environs de la 1ère rue à Kinshasa/Limete. Ses assaillants roulaient à bord d’une Mercedes 200 de couleur sombre. Le journaliste a été battu et jetté à terre avec une arme braquée sur lui. Immobilisé, Lussamaki a été dépouillé de son sac, du téléphone portable et de la montre. Le journaliste a été convoqué au poste de la Police nationale congolaise (PNC) de Kinshasa/Lingwala pour « récupérer une partie de ses documents trouvés dans une voiture abandonnée ».
Ces attaques contre la presse qui interviennent quelques semaines après la série des attaques contre des membres du patronat congolais et le gouverneur de la banque centrale commencent à inquiéter. « Le Phare », dans son édition de ce 15 décembre, titre : « Les attaques contre la presse se multiplient. Après Le Phare, Forum des As et Jed dans le mire ». Le quotidien « L’Avenir », très proche du pouvoir, a titré, dans son édition du 14 décembre, « Commandité à partir de la RSA. Terrorisme à Kinshasa ». « L’Avenir » considère qu’il y a désormais une liaison entre Toussaint Kalonda, qui opère à partir de la République sudafricaine (RSA), et les attentats terroristes dans la ville de Kinshasa. Le but de ces actions criminelles est, selon « L’Avenir », de créer la psychose à Kinshasa afin de démobiliser les Kinois.