(OLPEC/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de l’OLPEC daté du 18 février 2006: Tunis le 18 février 2006 Recrudescence des atteintes à la liberté de presse L’OLPEC alerte l’opinion publique sur la multiplication des actes de censure qui frappent la presse tunisienne et étrangère en Tunisie. Le 7 février, les autorités ont interdit la diffusion du […]
(OLPEC/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de l’OLPEC daté du 18 février 2006:
Tunis le 18 février 2006
Recrudescence des atteintes à la liberté de presse
L’OLPEC alerte l’opinion publique sur la multiplication des actes de censure qui frappent la presse tunisienne et étrangère en Tunisie.
Le 7 février, les autorités ont interdit la diffusion du numéro 257 du magazine « Al Maraa Al Youm », édité à Dubaï. Il semblerait qu’un article de l’éditorialiste de cet hebdomadaire, E. Mihoubi, évoquant la maladie du président tunisien Ben Ali, soit à l’origine de cette censure.
Les éditions du 4 et 7 février du quotidien français « Le Monde » ont eux aussi été interdites de diffusion en Tunisie. Rappelons que de nombreux journaux, dont la plupart des titres algériens et marocains, le quotidien français « Libération », l’hebdomadaire « Le Canard enchaîné », le quotidien de Londres « Al Hayat » sont totalement interdits de diffusion depuis plusieurs années, tandis qu' »Al Quds Al Arabi » est régulièrement interdit de diffusion.
Durant la semaine dernière, la police politique a interpellé sur la voie publique plusieurs défenseurs de droits humains ainsi que des membres de la rédaction du journal « Kalima » et les a délestés des exemplaires du journal en leur possession après les avoir soumis à une fouille.
Rappelons que l’administration du ministère de l’Intérieur persiste à dénier à ce journal le droit à la publication, en dépit de l’accomplissement des formalités légales par l’équipe ; Le 10 septembre 2005, l’équipe de « Kalima » a refait la formalité de la déclaration exigée par la loi (art 13 du code de la presse) pour la quatrième fois depuis 1999 en présence de représentants du TMG de l’IFEX, toujours sans obtenir le récépissé exigé par la loi pour la publication au journal officiel et pour l’imprimeur. L’équipe de « Kalima » publie le journal on line depuis 2000, mais le site est bloqué en Tunisie et les lecteurs Tunisiens n’ont pas accès au site. C’est la raison pour laquelle elle a décidé de le publier en papier avec des moyens propres et de le diffuser dans un circuit militant.
L’OLPEC s’inquiète de cette escalade de la censure qui frappe la presse tunisienne et étrangère au même moment où les autorités publiques avaient promis de libéraliser la presse en Tunisie.
– Il rappelle que malgré l’abrogation de la formalité du dépôt légal pour les périodiques tunisiens, qui vient d’être décidée, celle-ci continue de s’exercer contre la presse étrangère et s’est transformée en une forme de censure préalable exercée par le ministère de l’Intérieur à chaque fois que les journaux critiquent la politique tunisienne ou évoquent les sujets tabous.
– Il constate que l’abrogation de cette formalité pour les périodiques tunisiens n’a pas été synonyme de liberté d’expression, bien au contraire, la censure a repris de plus belle. Ceci est bien la preuve que l’obstacle n’a jamais été le « dépôt légal » qui est une formalité ordinaire de conservation de la mémoire, mais bien l’intolérance des autorités publiques à un climat de liberté de presse;
– Il exige l’abrogation de l’exigence du récépissé pour la publication des nouveaux périodiques ainsi que la liberté de diffusion pour tous les médias audiovisuels.
Pour l’OLPEC
Le président
Mohamed Talbi