(RSF/IFEX) – À l’occasion de la commémoration du septième anniversaire des rafles de septembre 2001, Reporters sans frontières appelle chacun des vingt-sept pays membres de l’Union européenne à endosser publiquement l’initiative lancée par l’organisation, de déclarer personae non gratae les membres du gouvernement et les hauts responsables militaires érythréens. « Oscillant entre indifférence et mollesse, les […]
(RSF/IFEX) – À l’occasion de la commémoration du septième anniversaire des rafles de septembre 2001, Reporters sans frontières appelle chacun des vingt-sept pays membres de l’Union européenne à endosser publiquement l’initiative lancée par l’organisation, de déclarer personae non gratae les membres du gouvernement et les hauts responsables militaires érythréens.
« Oscillant entre indifférence et mollesse, les diplomaties européennes semblent n’avoir toujours pas compris quel impact pourrait avoir cette initiative. Sans remettre en cause l’aide indispensable à la population érythréenne, elle permettrait de couper le lien vital du gouvernement avec la nombreuse diaspora en Europe et de protéger les réfugiés politiques de la surveillance et des menaces dont ils sont l’objet. Elle permettrait également d’envoyer un signal fort aux dirigeants d’Asmara pour leur dire que le silence criminel qui règne autour des prisonniers politiques, et notamment de la quinzaine de journalistes détenus au secret depuis septembre 2001, n’est plus tolérable », a déclaré l’organisation.
Contrairement au président zimbabwéen Robert Mugabe, bélarusse Alexandre Loukachenko et d’autres, le président Issaias Afeworki, ses ministres et les hauts responsables de l’armée érythréenne peuvent voyager librement sur le territoire de l’UE. Une interdiction de visa ne peut être décidée que par le Conseil européen. Aucun des vingt-sept pays membres n’a à ce jour encore accepté de porter cette initiative à l’agenda de la présidence de l’UE.
Le 18 septembre 2001, le président Issaias Afeworki et ses alliés de la ligne dure de l’armée et du parti unique, le Front populaire pour la démocratie et la justice (PFDJ), ont fait arrêter une quinzaine de personnalités réformistes qui l’avaient publiquement appelé à engager des réformes démocratiques. Une dizaine de journalistes, dont les publications avaient relayé cet appel, ont également été jetés en prison. Depuis cette date, la moindre manifestation de critique, ou le moindre soupçon, entraîne une incarcération illimitée dans l’un des centres de détention disséminés dans le pays.
Aucun des prisonniers n’est autorisé à avoir un contact avec sa famille ou un avocat. S’ils ont été plusieurs fois publiquement accusés d’être des « menaces pour la sécurité nationale », ils n’ont jamais pu se défendre et n’ont jamais été jugés. Au moins quatre d’entre eux sont morts en détention, probablement dans le camp de haute sécurité d’Eiraeiro, dans le nord-est du pays.
Le 18 septembre à Bruxelles, Reporters sans frontières a participé à une audience publique au Parlement européen sur la stratégie à adopter par l’UE face à la crise des droits de l’homme en Erythrée.