(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Ali Yassin, RSF a protesté contre la suspension pour trois jours du quotidien « Khartoum Monitor ». « Une fois de plus, les autorités soudanaises ne tolèrent pas la critique, notamment quand il s’agit de leur gestion du conflit avec le sud du pays », a déclaré Robert […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Ali Yassin, RSF a protesté contre la suspension pour trois jours du quotidien « Khartoum Monitor ». « Une fois de plus, les autorités soudanaises ne tolèrent pas la critique, notamment quand il s’agit de leur gestion du conflit avec le sud du pays », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. RSF a rappelé que, depuis le début de l’année, des pressions ne cessent de s’exercer sur le journal et ses collaborateurs.
Selon les informations recueillies par RSF, le quotidien « Khartoum Monitor » a été suspendu pour trois jours à partir du 11 septembre 2001, sur décision du Conseil national de la presse (organe dépendant directement du chef de l’État et ayant tout pouvoir pour suspendre les journaux, les interdire ou condamner leur éditeur à des amendes). Cette décision a été prise à la suite de la publication d’articles, en août et septembre, jugés « nuisibles » aux relations entre le Nord et le Sud, en guerre civile depuis 1983. « Khartoum Monitor » avait notamment publié des déclarations d’une personnalité sudiste accusant les « nordistes d’avoir pillé les richesses du sud ».
« Khartoum Monitor » est l’unique quotidien paraissant en langue anglaise. Il est connu pour ses critiques sur la politique du gouvernement, tout particulièrement au sud du pays. Les journalistes travaillant pour « Khartoum Monitor » ont fait l’objet, au cours de l’année, de plusieurs arrestations : le 24 février, Alfred Taban et Albino Okeny, respectivement directeur et rédacteur en chef du quotidien « Khartoum Monitor », ont été retenus quelques heures par la police (consulter l’alerte de l’IFEX du 27 février 2001). Le 12 avril, Taban a été arrêté par les forces de sécurité en vertu de la loi d’urgence, qui leur permet de détenir un « suspect » pendant 90 jours sans inculpation. Le journaliste a été arrêté alors qu’il assistait à une conférence de presse donnée par des chefs religieux dans le centre-ville de Khartoum. Ces derniers s’exprimaient sur l’annulation, par la police, le 11 avril, d’une cérémonie pour Pâques (consulter des alertes de l’IFEX des 16 et 12 avril 2001). En juin, Taban n’a pas pu quitter le pays alors qu’il souhaitait se rendre en Tanzanie pour assister à une rencontre internationale entre des journalistes et des organisations non gouvernementales. Aucune raison n’a été invoquée pour motiver ce refus.