Reporters sans frontières (RSF) dénonce l’arrestation et l’agression d’un journaliste, Souleymane Seidy, qui couvrait une manifestation d’élèves opposés à de nouvelles restrictions sanitaires liées à l’épidémie de coronavirus.
Cet article a été initialement publié sur rsf.org le 29 janvier 2021.
Reporters sans frontières (RSF) dénonce l’arrestation et l’agression d’un journaliste qui couvrait une manifestation d’élèves opposés à de nouvelles restrictions sanitaires liées à l’épidémie de coronavirus en Guinée-Bissau.
Parti couvrir une manifestation, le journaliste pour la radio privée bissau-guinéenne Bombolom FM Souleymane Seidy a été passé à tabac par un membre de la police puis gardé à vue pendant plusieurs heures avant d’être finalement libéré, jeudi 28 janvier. Le reporter couvrait une marche pacifique rassemblant plusieurs centaines de personnes opposées à la fermeture des écoles à Bissau, la capitale, dans le cadre de la lutte contre la propagation de l’épidémie de Covid-19 dans le pays.
Selon des informations recueillies par RSF, le reporter, qui était pourtant muni de sa carte de presse, était en train d’interviewer des manifestants lorsqu’il a été interpellé par un policier qui lui a d’abord ordonné de se tenir à l’écart du rassemblement, puis l’a roué de coups avant de procéder à son arrestation.
La veille, Souleymane Seidy avait participé à une émission sur Bombolom FM qui abordait cette question de la suspension des cours, décrétée par le président Umaro Embalo Cissoko pour une période d’un mois, dans les écoles publiques et privées du pays.
‘’Nous dénonçons avec force l’interpellation et l’agression intolérables contre un journaliste dans l’exercice de son métier, déclare le directeur du bureau Afrique de l’Ouest de RSF, Assane Diagne. La lutte contre cette épidémie ne saurait justifier la répression contre les professionnels de l’information, dont le rôle est plus que jamais essentiel. Nous exhortons également les autorités bissau-guinéennes à mener une enquête pour sanctionner l’auteur de cette agression.’’
Depuis le début de la crise sanitaire, RSF a recensé plus d’une centaine d’atteintes à la liberté de la presse en Afrique subsaharienne. Les exactions commises contre les journalistes et les médias, qui ont connu une très forte recrudescence au plus fort de la crise, entre mars et mai 2020, ont été enregistrées dans près de deux tiers des 48 pays de cette région.
La Guinée-Bissau occupe la 94e place sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi en 2020 par RSF.