(RSF/IFEX) – Le 2 novembre 2008, la Cour de cassation de Damas a annulé le jugement du tribunal correctionnel de Damas, ouvrant finalement la voie à la libération avant terme du journaliste et écrivain Michel Kilo. Pourtant, deux jours après cette décision, l’avocat général du parquet de Damas a fait appel de cette décision, « dans […]
(RSF/IFEX) – Le 2 novembre 2008, la Cour de cassation de Damas a annulé le jugement du tribunal correctionnel de Damas, ouvrant finalement la voie à la libération avant terme du journaliste et écrivain Michel Kilo. Pourtant, deux jours après cette décision, l’avocat général du parquet de Damas a fait appel de cette décision, « dans l’intérêt de la loi ».
« Malgré la décision positive de la Cour de cassation d’accorder à Michel Kilo une réduction de peine, le recours déposé par l’avocat général réduit les chances du journaliste de recouvrer rapidement sa liberté. Si l’intérêt de la loi était réellement au centre des préoccupations des autorités syriennes, Michel Kilo, et bien d’autres défenseurs pacifiques de la liberté d’expression, ne croupiraient pas en prison. La justice syrienne s’est toujours montrée partiale et terriblement inhumaine envers les esprits libres du pays », a déclaré Reporters sans frontières.
Ayant purgé les trois quarts de sa peine, Michel Kilo était en droit d’obtenir une libération anticipée. En août 2008, la 2e chambre du tribunal correctionnel de Damas avait rejeté sa demande. Le jugement a été cassé, le 2 novembre 2008, par une magistrate de la Cour de cassation. Malgré cela, Michel Kilo a été maintenu en détention au pénitencier d’Adra (Damas), après que l’avocat général avait fait appel de cette décision auprès du ministère de l’Intérieur, qui jugera s’il y a lieu de déférer le recours devant l’Assemblée plénière de la cour de Cassation.
Contacté par Reporters sans frontières, Khalil Maâtouk, l’un des avocats de Michel Kilo, a indiqué que ce recours ne saurait être suspensif du jugement rendu par la cour de cassation. Selon lui, il y aurait de « fortes possibilités » que l’avocat général n’ait « même pas donné notification à l’administration pénitentiaire de la décision de justice ».
Michel Kilo, 68 ans, est détenu à la prison d’Adra depuis le 14 mai 2006. Il a été condamné à trois ans de prison pour « affaiblissement du sentiment national », aux côtés d’autres défenseurs des droits de l’homme.
Il y a plus de 16 ans, Reporters sans frontières mettait en place le « parrainage » des journalistes emprisonnés et appelait les médias internationaux à soutenir l’un d’entre eux. Plus de 200 rédactions dans le monde, des associations de journalistes, des clubs de la presse ou des institutions soutiennent ainsi un confrère en demandant régulièrement sa libération aux autorités concernées et en médiatisant sa situation pour que son cas ne tombe pas dans l’oubli.
Michel Kilo est ainsi soutenu par : Le Pèlerin (France), Club de la presse Méditerranée 06 (France), Varios Foros (Espagne), Asociacion de la Prensa de Almeria (Espagne), Ayuntamiento de Calafell (Espagne).
Signer la pétition pour demander la libération de Michel Kilo ( http://www.rsf.org/article.php3?id_article=19757 ).
Mise à jour du cas Kilo: http://ifex.org/fr/content/view/full/96431