Les violences au pays continuent de faire chaque jour des morts par dizaines, mais l'information devient de plus en plus difficile à obtenir, dit RSF.
(RSF/IFEX) – Le 18 avril 2012 – Reporters sans frontières a appris la mort de quatre journalistes-citoyens en Syrie : Ahmed Abdallah Fakhriyeh, samedi 14 avril 2012 à Dmeir, Samir Shalab Al-Sham Abu Mohamed, à Homs, le même jour, Alaa Al-Din Hassan Al-Douri, retrouvé mort le mardi 17 avril 2012 dans la province de Hama, et Khaled Mahmoud Kabbisho, à Idleb, le même jour. Il reste toutefois encore difficile de confirmer les informations que nous avons obtenues sur l’identité et les circonstances de la mort de ces quatre militants de l’information.
“Les violences en Syrie continuent de faire chaque jour des morts par dizaines. Parmi eux, les journalistes et les citoyens-journalistes paient encore un lourd tribut. Le régime, en bafouant tous ses engagements internationaux, montre qu’il est loin de mettre fin à sa brutale répression. L’information est devenue particulièrement difficile à obtenir depuis la Syrie, à telle enseigne que nous ne pouvons confirmer à 100% les informations obtenues sur la mort récente des quatre journalistes-citoyens”, a déclaré Reporters sans frontières.
Nous espérons que la venue d’observateurs internationaux permettra de sortir le régime de l’isolement médiatique qu’il entretient pour continuer à réprimer dans le sang et nous attirons l’attention de ces observateurs sur ce sujet ”, a ajouté l’organisation.
Ahmed Abdallah Fakhriyeh a été tué par balle dans le matinée du 14 avril, alors qu’il se déplaçait en voiture pour aller filmer l’entrée de l’armée syrienne dans la ville de Dmeir, située à environ 40 km au Nord-Est de Damas. Âgé de 35 ans, il était membre du comité de coordination local et filmait les évènements en Syrie depuis un an.
Samir Shalab Al-Sham a été blessé le même jour, lors de la déflagration d’un obus tombé sur l’immeuble duquel il filmait le bombardement de deux quartiers de Homs par l’armée syrienne. Les habitants ne pouvant lui porter secours, il a rapidement succombé à ses blessures. Surnommé “le reporter Abou Layla”, il couvrait pour le Syrian News Network les événements qui secouent la Syrie depuis plus d’un an. Il était âgé de 26 ans.
Alaa Al-Din Al-Douri a été blessé par balle à un barrage, le 14 avril, près d’Apamée (Qalaat Al-Moudiq), localité située à environ 40 km au Nord-Ouest de Hama. Arrété par les forces de sécurité, son corps, qui montrait des signes visibles de torture, a finalement été remis à sa famille, mardi 17 avril. Âgé de 44 ans, cet activiste de premier plan, qui a quitté son travail il y a plus d’un an pour s’engager dans le mouvement révolutionnaire, était marié et père de deux enfants.
Khaled Mahmoud Kabbisho a été interpellé et exécuté sommairement le mardi 17 avril dans la ville d’Idleb. Sa tête aurait ensuite été écrasé par un char de l’armée syrienne. Marié, père de trois enfants et attendant un quatrième, l’activiste publiait régulièrement ses vidéos des manifestations à Idleb via son canal sur YouTube.
Par ailleurs, Reporters sans frontière a appris, sans pouvoir encore la confirmer, l’arrestation de Mohamed Al-Hariri, lundi 16 avril à Deraa. Si cela est avéré, le pire est à craindre pour ce journaliste-citoyen, qui apparaissait notamment sur la chaine Al-Jazeera pour décrire les opérations de l’armée syrienne dans sa ville.