Les autorités empêchent toute couverture médiatique des mouvements de protestation dans les provinces du Sichuan et du Qinghai, ainsi que dans la région autonome du Tibet.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est alarmée par le « black out » mis en place par les autorités chinoises, qui empêchent toute couverture médiatique des mouvements de protestation dans les provinces du Sichuan et du Qinghai, ainsi que dans la région autonome du Tibet. A ce blocage de l’information s’ajoutent des actions de désinformation, comme en témoigne le recent détournement de « Courrier International » par la propagande chinoise.
« Au moins quinze moines tibétains se sont immolés depuis mars 2011. Pourtant, très peu d’information circule à ce sujet et celui des récentes manifestations au Tibet. Non seulement les médias étrangers sont empêchés de couvrir les événements, mais les autorités organisent une véritable campagne de désinformation, via les médias pro-gouvernementaux (tels que le « Global Times »), visant à minimiser les incidents et à dénoncer l’ingérence de la communauté internationale. Rares sont les médias qui arrivent à obtenir des informations de première main, et plus rares encore sont ceux qui parviennent à se rendre dans la région. Une crise majeure se déroule, à l’abri des regards. Même Pyongyang dispose de relais de la presse internationale ; ce n’est pas le cas de Lhassa », a déclaré Reporters sans frontières.
« Comme par le passé, les autorités chinoises entendent contrôler la population tibétaine à huis clos, ne laissant pas de place aux journalistes, notamment étrangers, qui sont autant de témoins gênants de ces événements. Elles cherchent également à restreindre tout moyen de communication entre la région et le reste du monde. Internet est une victime collatérale de la répression. Coupures de connexion, renforcement du blocage et retraits de contenus liés aux troubles : toutes les méthodes sont bonnes pour empêcher les net-citoyens chinois de prendre le relais des journalistes et de rendre publiques des informations embarrassantes pour Pékin quant à sa gestion du soulèvement tibétain. Les plateformes collaboratives locales sont particulièrement visées afin de couper court à toute tentative de mobilisation en ligne », a poursuivi l’organisation.
(. . .)