En 2006, les batailles rangées entre les partisans de deux candidats à la présidentielle avaient été imputées, à tort ou à raison, à certains médias qui exacerbaient la tension par des discours incendiaires et des incitations à la haine ou à la violence.
(JED/IFEX) – Kinshasa, 28 octobre 2011 – Dans le cadre de son projet de surveillance de la liberté de la presse pendant la période électorale, Journaliste en danger (JED) a procédé, jeudi 27 octobre 2011, à Kinshasa, capitale de la RDC, au lancement de son programme de monitoring des médias pendant la campagne électorale qui débute officiellement ce vendredi 28 octobre 2011.
Trois raisons militent en faveur de ce monitoring lancé par JED. En 2006, les batailles rangées entre les partisans de deux candidats à la présidentielle avaient été imputées, à tort ou à raison, à certains médias qui exacerbaient la tension par des discours incendiaires, et des incitations à la haine ou à la violence. Du coup, des journalistes et des medias ont aussi été victimes des violences qui se sont abattues dans la ville.
Cette année, alors que la campagne électorale proprement dite ne commence que vendredi 28 octobre 2011, les médias et les journalistes sont déjà, depuis le début de l’année, victimes de plusieurs actes d’intolérance politique. Au cours de cette période caractérisée par la tension préélectorale, des médias ont été plastiqués, tandis que des journalistes ont souvent été menacés, agressés et leurs matériels de travail confisqués ou détruits.
Face au sentiment général de peur et d’insécurité observé dans le chef des professionnels des médias et au manque criant de volonté politique de sécuriser les journalistes et les médias pendant cette période des grands enjeux électoraux, JED s’emploie à observer les médias pour éviter des dérapages, aux fins de sécuriser les journalistes et les médias.
Durant cette observation, JED va mobiliser une équipe d’observateurs qui va focaliser son travail sur :
1. Le contenu du discours politique pour en déceler les nuisances et les dénoncer ;
2. L’accès équitable aux médias des 11 candidats à l’élection présidentielle (L’observation de l’équité n’étant pas possible pour près de 19.000 candidats à la députation nationale) ;
3. L’observation du comportement général des médias au travers leur professionnalisme c’est-à-dire l’équité dans le traitement de l’information ;
4. Le comportement général du public congolais pour savoir si ce dernier estime que les médias congolais ont encore un mandat pour l’informer ;
5. L’observation et la dénonciation des délits commis par les journalistes dans l’exercice de leur profession.
Plusieurs médias de l’audiovisuel et de la presse écrite seront observés par JED pendant les 30 jours de la campagne électorale. JED va publier, hebdomadairement, une synthèse de l’observation sous forme de communiqués de presse.