"Ces lois de détention préventive sont en contradiction avec la Constitution malaisienne et avec les engagements internationaux pris par le pays", a déclaré RSF.
(RSF/IFEX) – Le 1er aout 2010 des veillées ont été organisées par deux associations pour faire pression sur les autorités afin d’abolir l’ISA (Internal Security Act). Suaram, une association de défense des droits de l’homme ( http://www.suaram.net/ ) et Gerakan Mansuhkan ISA ( http://himpunanmansuhisa.wordpress.com/ ), un mouvement créé spécialement pour lutter contre ces lois draconiennes, ont organisé ces rassemblements dans plusieurs villes à l’occasion du cinquantenaire de la loi.
Reporters sans frontières salue cette initiative et demande au gouvernement d’abolir l’ISA. « Ces lois de détention préventive sont en contradiction avec la Constitution malaisienne et avec les engagements internationaux pris par le pays. Surnommée la ‘terreur blanche’, la loi sur la sécurité intérieure est une stratégie politique efficace pour supprimer toute forme d’opposition car, en vertu de la section 8, elle permet à la police de garder en détention un prévenu pendant deux ans sur décision ministérielle et sans jugement, et ce renouvelable à vie. Elle fut mise en place en 1960 pour lutter contre l’insurrection communiste. »
« La détention préventive d’une durée aussi longue n’a aucune légitimité. Cette loi bafoue les standards internationaux des droits de l’homme tels que la prohibition de détention arbitraire, et le droit à la justice et à un jugement impartial » ajoute Reporters Sans Frontières.
De nombreuses organisations locales et internationales accusent unanimement les autorités du gouvernement malaisien et les autorités sous couvert de l’ISA d’enfermer à des fins politiques des journalistes, des blogueurs et des leaders de l’opposition.
Le blogueur Raja Petra Kamarudin, connu sous l’anagramme RPK, qui anime le site Malaysia Today, a été détenu en vertu de l’ISA pendant 56 jours à partir du 12 septembre 2008. Il a été libéré sur décision de justice le 11 novembre 2008 grâce à l’intervention de son avocat qui a engagé une procédure d’habeas corpus. « Bête noire » du gouvernement en place, dont il a dénoncé à de nombreuses reprises les abus de pouvoir et la corruption, il est toujours poursuivi pour sédition et diffamation après avoir sous-entendu que le Premier ministre et sa femme étaient impliqués dans un meurtre lié à une affaire de pot-de-vin dans le cadre d’achat de sous-marins à l’État français. RPK vit aujourd’hui en exil et est recherché par les autorités malaisiennes.