Le 1er novembre, jour de sa remise en liberté, une nouvelle plainte aurait été déposée contre Mohammad Ekramul Haque ; il a été placé une nouvelle fois en détention provisoire.
(RSF/IFEX) – Le 4 novembre 2011 – Reporters sans frontières condamne l’arrestation et le placement en détention provisoire de Mohammad Ekramul Haque, rédacteur en chef et propriétaire du portail d’information Sheershanews.com et de l’hebdomadaire Sheersha Kagoj, le 1er novembre 2011, jour de sa remise en liberté sous caution.
« Nous sommes indignés par la nouvelle arrestation de Mohammad Ekramul Haque, le jour même de sa remise en liberté sous caution. Le journaliste a déjà passé plus de trois mois en prison pour de fausses accusations à son encontre. Comment la loi peut-elle autoriser la détention d’un journaliste pour 90 jours pour des charges fabriquées de toutes pièces et autoriser dans la foulée sa détention suite à une plainte similaire déposée le jour même de sa remise en liberté ? Nous appelons la Haute Cour à faire preuve de clairvoyance et à ne pas participer au harcèlement juridique de Mohammad Ekramul Haque, manifestement organisé. Nous mettons en garde la Justice contre toute tentative de prolonger indéfiniment sa détention », a déclaré l’organisation.
Mohammad Ekramul Haque avait été arrêté le 31 juillet 2011 pour des charges imaginaires d’extorsion de fonds, l’identité et l’adresse du plaignant s’étant révélées fausses. Durant sa détention, deux autres accusations d’extorsion de fonds avaient été formulées contre le journaliste. Elles apparaissent également, selon des journalistes locaux, comme un moyen de réduire Mohammad Ekramul Haque au silence.
Le 25 octobre dernier, la Haute Cour de Dacca avait décidé de libérer le journaliste sous caution. Le 1er novembre, jour de sa remise en liberté, une nouvelle plainte aurait été déposée contre lui au poste de police de Ramna. Le journaliste a été placé une nouvelle fois en détention provisoire pour une durée d’au moins deux jours. Il serait détenu par la « Detective Branch », section spéciale de la police métropolitaine de Dacca, notoirement impliquée dans des cas de torture et d’intimidation.
Habibur Rahman, inspecteur des impôts, l’accuserait de s’être présenté à son bureau, le 12 juin 2011, et de lui avoir réclamé 100 000 Taka (955 euros) par mois, pour ne pas publier des articles l’impliquant dans des affaires de corruption. Le plaignant affirmerait que, par crainte, il lui aurait donné 5 000 Taka (46 euros) sur le champ.
Sheershanews.com et Sheersha Kagoj ont cessé leurs activités. Selon des journalistes, le gouvernement aurait ordonné la fermeture du portail et du journal.