(RSF/IFEX) – Pavel Makeev, jeune cameraman de la chaîne Puls d’Azov (région de Rostov sur le Don), est mort dans des circonstances troublantes, le 21 mai 2005, aux alentours d’une heure du matin (heure locale), sur une route, alors qu’il venait de terminer un reportage sur une course illégale de dragsters. « Il est inacceptable que […]
(RSF/IFEX) – Pavel Makeev, jeune cameraman de la chaîne Puls d’Azov (région de Rostov sur le Don), est mort dans des circonstances troublantes, le 21 mai 2005, aux alentours d’une heure du matin (heure locale), sur une route, alors qu’il venait de terminer un reportage sur une course illégale de dragsters.
« Il est inacceptable que la police considère la mort de ce journaliste comme un banal accident de la route. Il réalisait un reportage sur un événement connu pour ses liens avec le milieu criminel. Un certain nombre d’éléments laissent à penser que Pavel Makeev a été assassiné et les coupables de ce crime odieux doivent être rapidement traduits en justice. Nous demandons au ministre de l’Intérieur de diligenter sans délai une enquête pour homicide, équitable et transparente et n’excluant pas la piste professionnelle », a déclaré RSF.
Le corps sans vie de Makeev a été retrouvé vers une heure du matin, le 21 mai, sur le bas-côté de la route Azov-Bataïsk, proche du village de Louch. Les enquêteurs ont noté qu’il était situé à une quinzaine de mètres d’une flaque de sang. Selon les premières conclusions de la police, le corps aurait été traîné sur le bitume, sans que l’on puisse définir si Makeev était mort ou vivant à ce moment-là. Aucune trace de freins n’a par ailleurs été relevée sur la route. La caméra Dvcam de marque Sony du journaliste, ses cassettes, ainsi que son téléphone portable, ont disparu.
La police locale a déclaré s’être rendue sur les lieux à la suite d’un appel anonyme demandant l’envoi d’une ambulance.
Elle a ouvert une enquête pour « infraction au code de la route », considérant qu’il s’agissait d’un banal accident de la route. Elle serait à la recherche d’un véhicule de couleur blanche, de type VAZ, au vu des éléments relevés sur les lieux. Les enquêteurs ont retrouvé sur place des éclats de verre, provenant du pare-brise d’une voiture, et sur lesquels des empreintes digitales ont été relevées. Aucun accident de la route n’a toutefois été signalé à la police durant la nuit du 20 au 21 mai dans cette zone.
Dans un communiqué, la rédaction de Puls s’est interrogée sur les raisons pour lesquelles elle et la famille du journaliste n’ont pas été contactées par les policiers qu’à 10h00, le 21 mai, alors que Makeev portait sur lui une accréditation de la chaîne.
« Il s’est rendu à son initiative personnelle couvrir une course nocturne de voitures car il savait que la rédaction aurait refusé de l’y envoyer officiellement, compte tenu des risques encourus. Ce genre de courses illégales, organisées par la mafia et les gros bonnets locaux, et sur lesquelles la police ferme les yeux, est trop dangereux pour un journaliste. Il est clair que Pavel a été assassiné car les organisateurs de paris n’aiment pas que l’on révêle au grand jour leurs activités douteuses », a expliqué Héléna Kravtsova, rédactrice en chef de la chaîne Puls. La rédaction a lancé un appel à témoins et décidé de mener sa propre enquête.
Makeev aurait eu 22 ans le 21 juin. Il travaillait pour Puls depuis deux ans et était considéré par la rédaction comme un cameraman talentueux et très professionnel.