(RSF/IFEX) – Le correspondant du quotidien « Sangram », Sheikh Belaluddin Ahmed, est mort le 11 février 2005 au matin dans un hôpital militaire de Dacca. Il avait été grièvement blessé six jours plus tôt par l’explosion d’une bombe devant le Club de la presse de Khulna (sud-ouest du pays). RSF est profondément attristée par cette terrible […]
(RSF/IFEX) – Le correspondant du quotidien « Sangram », Sheikh Belaluddin Ahmed, est mort le 11 février 2005 au matin dans un hôpital militaire de Dacca. Il avait été grièvement blessé six jours plus tôt par l’explosion d’une bombe devant le Club de la presse de Khulna (sud-ouest du pays).
RSF est profondément attristée par cette terrible nouvelle et exprime tout son soutien à la famille et aux collègues du journaliste. « Depuis longtemps, nous dénonçons les violences auxquelles sont exposés les professionnels des médias au Bangladesh, notamment dans la région de Khulna. Ce tragique événement rappelle qu’il est indispensable que les autorités restaurent un climat favorable à la liberté d’expression et mettent fin à l’impunité dont jouissent les assassins de journalistes », a déclaré l’organisation.
Le 6 février, le directeur de publication du « Dainik Purbanchal », Alhaj Liaquat Ali, avait déclaré que l’impunité concernant les meurtres des journalistes Manik Saha et Humayun Kabir Balu commis l’an dernier à Khulna entretenait un climat favorable à des attentats comme celui de la veille. Le 5 février, Sheikh Belaluddin Ahmed avait été grièvement blessé par l’explosion d’une bombe placée sur sa mobylette devant le Club de la presse de Khulna. Le correspondant du quotidien « Sangram » avait 48 ans.
« Sheikh Belaluddin Ahmed est mort ce matin », a annoncé le 11 février vers 10 heures, un médecin de l’hôpital militaire de Dacca. Le journaliste avait été admis dans l’unité de soins intensifs de cet hôpital le 6 février.
Une première cérémonie dédiée à sa mémoire a été célébrée à la mosquée nationale de Dacca. A cette occasion, le ministre de l’Information, Shamsul Islam, a déclaré : « Nous trouverons les criminels et les conduirons devant la justice. Ils doivent à tout prix être punis ».
Trois autres journalistes avaient été blessés dans le même attentat. Sheikh Abu Hasan, correspondant du quotidien « Prothom Alo » et président du Club de la presse de Khulna, Jahidul Islam, photographe pour le quotidien « Jugantor », et Rafiul Islam Tutul, reporter du quotidien « Loksomaj » publié à Jessore (sud-ouest du pays), sont tous les trois sains et saufs.
La police de Khulna a arrêté huit suspects, mais l’un d’entre eux seulement a reconnu être impliqué dans l’explosion du 5 février. Yunus Mridha, alias Goda Yunus, aurait déclaré être un chauffeur de pousse-pousse à qui trois personnes ont demandé d’aller déposer le sac contenant la bombe sur une mobylette garée devant le Club de la presse. Mais, cité dans l’édition du 10 février du quotidien « Inqilab », l’officier de police chargé de l’enquête a démenti. Selon lui, Goda Yunus serait bien responsable de l’attentat.
Une délégation de journalistes de Khulna doit se rendre le 12 février à Dacca pour sensibiliser les patrons de presse à leurs problèmes. Ils tiendront une conférence de presse au Club de la presse.
Le 4 janvier dernier, Dip Azad, correspondant du quotidien national « Jugantor » à Khulna, avait miraculeusement échappé à une tentative d’assassinat. Des inconnus avaient lancé sur lui une bombe artisanale qui n’avait pas explosé. Aujourd’hui à Dacca, il a déclaré à RSF : « Il n’est plus possible de travailler à Khulna. Plusieurs journalistes songent à arrêter le journalisme sous la pression de leur famille ».
Sheikh Belaluddin Ahmed est le premier journaliste assassiné en 2005 au Bangladesh. L’an dernier, quatre professionnels des médias avaient été tués.