Le net-citoyen Dinh Nhat Uy a été condamné à 15 mois de prison avec sursis pour avoir posté des critiques sur Facebook.******
Le net-citoyen Dinh Nhat Uy a été condamné le 29 octobre 2013 par le tribunal provincial de Long An à 15 mois de prison avec sursis pour avoir posté des critiques sur Facebook, en vertu de l’article 258 du Code pénal, qui punit tout « abus de libertés démocratiques contre les intérêts de l’Etat, et les droits légitimes et intérêts d’organisations et individus ».
« Nous condamnons ce verdict, rendu en représailles de l’implication de Dinh Nhat Uy dans la campagne en ligne appelant à la libération de son frère, le net-citoyen Dinh Nguyen Kha. Malgré la remise en liberté surveillée de Din Nhat Uy, cette condamnation illustre la stratégie des autorités de répression à l’encontre des familles des cyberdissidents emprisonnés », a déclaré l’organisation.
« La présence de 400 policiers en civil dans la salle d’audience, utilisés pour donner l’illusion d’une audience publique, les pressions exercées à l’encontre des avocats de Dinh Nhat Uy et qui ont mené à l’abandon du dossier par l’un d’eux, Nguyen Thanh Luong, de même que les violations du droit à la défense lors du procès de Dinh Nguyen Kha, démontrent que les procès sont des parodies de justice dont l’issue est déterminée à l’avance », a conclu l’organisation.
Selon la mise en accusation, quatre publications sont à l’origine de ce procès, un article intitulé « Ces membres du parti qui acceptent la vérité » dans lequel il décrit la conversation de deux cadres du Parti communiste qui évoquent, en termes offensants, les capacités des leaders du parti à gouverner le pays, une publication sur les activités de l’organisation « Patriotic Youth », réputée hostile à l’Etat, ou encore des publications « insultantes » à l’égard de deux entreprises nationales, le groupe de télécommunications militaires, et l’entreprise des Postes et Télécommunications.
Alors que ces diverses publications remontent jusqu’à décembre 2012, l’arrestation de Dinh Nhat Uy coïncide avec le début de sa campagne de communication visant à obtenir la libération de son frère, en juin dernier.
A l’issue du jugement, Dinh Nhat Uy a été condamné à une peine de quinze mois de prison avec sursis, sous forme de résidence surveillée. Cette période sera suivie d’une nouvelle année en résidence surveillée. Le net-citoyen a été libéré à quinze heures, heure locale.
De nombreux manifestants sont venus soutenir Dinh Nhat Uy aux abords du tribunal, alors que les membres de sa famille, empêchés d’assister au jugement malgré une demande officielle, ont été détenus pendant l’audience. Une trentaine d’activistes ont également fait l’objet d’interpellations alors qu’ils venaient soutenir Dinh Nhat Uy, parmi lesquels Le Ngoc Thanh, Hanh Nhan, Miu Manh Me, Phuong Uyen, Nguyen Thi Nhung, Peter Lam Bui, Hu Vo et Hoang Vi.
Dinh Nhat Uy avait organisé, par le biais de son profil Facebook, une campagne pour la libération de son jeune frère, Dinh Nguyen Kha, accusé de propagande contre l’Etat et condamné en août dernier en appel à quatre ans de prison. Dinh Nhat Uy risquait jusqu’à sept ans de prison selon l’article 258 du Code pénal vietnamien.
Le Vietnam se situe à la 172ème place du classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières et figure dans le Rapport Spécial surveillance 2013 ‘Les Ennemis d’Internet‘.
Apportez votre soutien aux acteurs de l’information au Vietnam en signant cette pétition.
Lire le rapport Vietnam: « La mort programmée de la liberté de l’information ».