(RSF/IFEX) – RSF s’indigne du non-renouvellement par l’office de presse du gouvernement (GPO) des cartes de presse de journalistes palestiniens travaillant pour les médias internationaux. Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation, s’est dit consterné : « Cette mesure n’est ni plus ni moins qu’une discrimination. Ce ne sont plus seulement les médias palestiniens que l’on vise […]
(RSF/IFEX) – RSF s’indigne du non-renouvellement par l’office de presse du gouvernement (GPO) des cartes de presse de journalistes palestiniens travaillant pour les médias internationaux. Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation, s’est dit consterné : « Cette mesure n’est ni plus ni moins qu’une discrimination. Ce ne sont plus seulement les médias palestiniens que l’on vise mais les médias internationaux qui ne pourront tout simplement plus travailler normalement. Nous demandons au gouvernement israélien de revenir rapidement sur cette décision afin que les journalistes palestiniens puissent exercer leur métier dans des conditions normales. Nous avons besoin de journalistes dans les Territoires pour savoir ce qu’il s’y passe », a-t-il ajouté.
Selon les informations recueillies par RSF, le GPO ne renouvelle plus, depuis le début de l’année 2002, à quelques exceptions près, les cartes de presse de nombreux Palestiniens (journalistes et collaborateurs des médias) travaillant pour les médias internationaux. Cette décision touchant les journalistes qui vivent dans les Territoires et travaillent à Jérusalem, de même que ceux qui vivent et travaillent dans les Territoires, est motivée par des « raisons de sécurité ». Par ailleurs, au nom de la protection de l’emploi en Israël, les autorités refusent de renouveler les cartes de presse des techniciens de télévision étrangers, affirmant que les télévisions étrangères peuvent très bien employer des Israéliens.
Privés de carte de presse, les journalistes palestiniens sont soumis au bon vouloir des forces de l’ordre israéliennes qui peuvent, si elles le souhaitent, leur refuser l’accès à Jérusalem. Ainsi, Awad Awad, photographe palestinien qui travaille pour l’Agence France-Presse (AFP) à Ramallah, n’a, par exemple, pas pu se rendre à Jérusalem le 14 janvier : il a été arrêté à un check point parce qu’il n’avait pas la carte de presse israélienne. Et certains médias internationaux, comme France 2, ont été obligés de faire appel à des équipes de l’étranger pour réaliser des reportages dans les Territoires. D’après le chef de bureau d’une agence de presse basée à Jérusalem, l’octroi de la carte se fait « un peu à la tête du client ». Si certains journalistes palestiniens ont essuyé un net refus, la majorité ont été informés qu’ils devaient attendre.
Le 14 janvier, de nombreux chefs de bureau de médias étrangers – les agences de presse AFP, Associated Press, Reuters, les chaînes de télévision américaines ABC, CBS et NBC, des chaînes de télévision européennes, France 2, TF1, ARD, ZDF, RAI, etc. – ont signé une déclaration dans laquelle ils se sont plaints de ce refus du gouvernement israélien de renouveler les cartes de presse de leur personnel palestinien. Selon Daniel Seaman, directeur du GPO, le problème des accréditations est en train d’être examiné.