(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l’ayatollah Sharoudi, RSF a protesté contre la suspension de « Gozarech-é-Film », un mensuel cinématographique. « C’est la deuxième fois en quatre jours qu’une revue cinématographique est suspendue », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Nous vous demandons de revenir sur votre décision », a-t-il ajouté. Selon […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l’ayatollah Sharoudi, RSF a protesté contre la suspension de « Gozarech-é-Film », un mensuel cinématographique. « C’est la deuxième fois en quatre jours qu’une revue cinématographique est suspendue », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Nous vous demandons de revenir sur votre décision », a-t-il ajouté.
Selon les informations recueillies par RSF, la justice iranienne a suspendu, le 27 janvier 2002, le mensuel cinématographique « Gozarech-é-Film », pour avoir publié des « articles mensongers » et des « photos obscènes ». Il y a quelques mois, le chef de la justice de Téhéran, Abassali Alizadeh, avait publiquement accusé Karim Zargar, le directeur de publication, ainsi que Hoshang Assadi et Noshabeh Amiri, respectivement journaliste et rédactrice en chef, de « contre-révolutionnaires » et « communistes ». Et il y a environ une semaine, Amiri avait reçu des menaces téléphoniques de la part de l’organisation Adareh Amaken, proche des services de renseignement iranien.
« Gozarech-é-Film » est la seconde revue à être frappée de suspension par la justice en l’espace de quatre jours. L’hebdomadaire cinématographique « Cinema Jahan » avait été suspendu le 24 janvier sur plainte du même Alizadeh. Le juge Saïd Mortazavi avait poursuivi le directeur du journal pour « publications mensongères troublant l’opinion publique et créant un climat de tension et d’insécurité dans le monde de la presse », « publications allant à l’encontre de la bienséance » et pour « abus dans l’utilisation de l’image de la femme ».
RSF rappelle que l’Iran détient aujourd’hui le triste record d’être la plus grande prison pour les journalistes du Moyen-Orient. Vingt journalistes sont derrière les barreaux. La plupart d’entre eux n’ont toujours pas été jugés après des mois d’emprisonnement. Selon le vice-ministre de la Culture et de l’Orientation islamique, plus de cinquante journaux (dont vingt-quatre quotidiens) ont été fermés depuis mars 2000 et ce, sans compter la presse estudiantine.