(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au Premier ministre chinois, Zhu Rongji, RSF s’est indignée du maintien en détention sans jugement de Huang Qi, accusé d’avoir diffusé des « informations subversives » sur Internet. L’organisation a demandé au Premier ministre d’intervenir auprès des autorités de la province du Sichuan pour obtenir la libération immédiate de Huang. RSF […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au Premier ministre chinois, Zhu Rongji, RSF s’est indignée du maintien en détention sans jugement de Huang Qi, accusé d’avoir diffusé des « informations subversives » sur Internet. L’organisation a demandé au Premier ministre d’intervenir auprès des autorités de la province du Sichuan pour obtenir la libération immédiate de Huang. RSF a, par ailleurs, protesté contre la vague de censure des forums de discussion et des sites Internet jugés « critiques ». « Alors que plus de cinq journaux viennent d’être sanctionnés par les autorités pour des articles critiques, le régime s’attaque de nouveau à l’Internet », a déclaré Robert Ménard, le secrétaire général de RSF. « Toutes les promesses de Pékin d’assurer une liberté totale aux journalistes étrangers pendant les Jeux olympiques de 2008 semblent bien illusoires quand on assiste à une telle vague de répression », a conclu Ménard.
Selon les informations recueillies par RSF, le procès de Huang, créateur du site Internet 6-4tianwang.com, a été reporté sine die. Le cyberdissident, accusé de « diffusion d’informations subversives sur Internet », est détenu depuis le 3 juin 2000. Son procès a commencé en février dernier, mais avait déjà été ajourné en raison de l’état de santé du détenu. Celui-ci s’était évanoui pendant l’audience. Selon son avocat et sa femme, Huang a été battu pendant les interrogatoires. Le procès devait reprendre le 27 juin, mais un responsable du tribunal de Chengdu (province du Sichuan, sud-ouest du pays) a annoncé qu’il était, de nouveau, reporté sine die, en raison de la célébration du « 80ème anniversaire de la création du Parti communiste chinois ». Huang est accusé d’avoir publié sur son site des informations sur le massacre de la place Tiananmen en juin 1989 et des articles de dissidents chinois.
Le 23 juin, le Centre d’information pour les droits de l’homme et la démocratie (basé à Hong Kong) a annoncé que les autorités se sont de nouveau attaquées à certains forums de discussion sur Internet. Ainsi, celui de l’hebdomadaire « Le Week-end du sud » a été fermé le 18 juin car il contenait de nombreuses critiques sur la décision du gouvernement de licencier deux journalistes de cette publication. De même, un des forums de discussion du site Internet Xici Hutong, intitulé « Démocratie et droits de l’homme » a été fermé le 22 juin car de nombreux internautes y condamnaient la répression contre les médias critiques. Ce site serait consulté chaque jour par un million de personnes.
Selon le Centre d’information, les autorités auraient également fermé le magazine en ligne « Sujet chaud » qui est distribué à une mailing-liste de plus de deux cent trente cinq mille personnes. Le magazine contiendrait des articles critiques envers le gouvernement. Enfin, des statistiques de la police chinoise font état de la fermeture d’au moins huit mille cafés Internet au cours des deux derniers mois.