(CALP/IFEX) – Ali Dilem, caricaturiste du quotidien « Liberté », a été condamné, le 14 juin 2005, à six mois de prison ferme et à une amende de 250 000 dinars (environ 3 400 $US) suite à une plainte pour diffamation du ministère de la Défense nationale. Il est reproché à Dilem un dessin, paru le 29 […]
(CALP/IFEX) – Ali Dilem, caricaturiste du quotidien « Liberté », a été condamné, le 14 juin 2005, à six mois de prison ferme et à une amende de 250 000 dinars (environ 3 400 $US) suite à une plainte pour diffamation du ministère de la Défense nationale.
Il est reproché à Dilem un dessin, paru le 29 novembre 2001, où il a osé un trait d’humour sur les généraux. Abrous Outoudert, directeur du journal à l’époque des faits, a également été condamné à deux mois de prison ferme et à une amende identique à celle de Dilem. Le journal a été condamné à verser une amende de 1 million de dinars (environ 13 700 $US).
Dans la même journée, Kamal Amarni, journaliste au « Soir d’Algérie », a été condamné aux mêmes peines que Dilem (six mois de prison ferme et 250 000 dinars d’amende) pour offense au chef de l’Etat. Fouad Boughanem, directeur du « Soir d’Algérie », a été condamné pour la même affaire à deux mois de prison ferme et 250 000 dinars d’amende. « Le Soir d’Algérie » a été condamné à une amende de 2,5 millions de dinars (environ 34 200 $US). On rappelle que Boughanem a déjà été condamné à une peine de 2 mois de prison ferme pour une autre affaire mettant en cause un écrit de Hakim Laalam, chroniqueur du journal (consulter des alertes de l’IFEX des 26 et 18 mai 2005).
La loi sur l’information de 1990 stipule qu’en cas de délit de presse l’auteur de l’article incriminé et le responsable de la publication sont responsables devant la justice.
Le CALP est très inquiète de l’intensification des harcèlements judiciaires contre les médias indépendants en Algérie. La lourdeur des peines de prison et des amendes auxquelles sont condamnés les journalistes et leurs publications confirme que les condamnations précédentes ne sont pas seulement des coups de semonce ou des erreurs judiciaires mais un choix politique réfléchi consistant à étouffer définitivement la liberté de la presse en Algérie.
Le CALP réitère son appel pour la cessation des harcèlements judiciaires contre les journalistes et les médias et l’abrogation des dispositions du code pénal relatives à la diffamation amendées en juin 2001.