(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Communication, Jonathan Moyo, RSF a protesté contre les nouvelles restrictions imposées aux journalistes étrangers. RSF a demandé au ministre d’annuler ces mesures et de laisser les correspondants étrangers travailler en toute liberté sur le territoire zimbabwéen. « Les autorités cherchent à contrôler l’information à l’intérieur et […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Communication, Jonathan Moyo, RSF a protesté contre les nouvelles restrictions imposées aux journalistes étrangers. RSF a demandé au ministre d’annuler ces mesures et de laisser les correspondants étrangers travailler en toute liberté sur le territoire zimbabwéen. « Les autorités cherchent à contrôler l’information à l’intérieur et à l’extérieur du pays », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. « Ces nouvelles restrictions font suite aux allégations de corruption et de non respect de l’Etat de droit faites par la presse étrangère à l’encontre du gouvernement de Robert Mugabe », a t-il expliqué. L’organisation a rappelé qu’en février 2001, Joseph Winter, correspondant de la BBC à Harare, et Mercedes Sayagues, correspondante du quotidien Sud-africain « Mail and Guardian » ont reçu un ordre d’expulsion des services de l’immigration au motif que le ministère de l’Information avait « changé les règles de l’accréditation des journalistes » (consulter les alertes de l’IFEX des 26, 21, 19, 16 et 15 février 2001). « C’est un gouvernement prêt à piétiner la loi, à détruire l’économie et à violer les droits de l’homme », avait déclaré Sayagues à l’Agence France Presse (AFP).
Le 13 juin, selon les informations recueillies par RSF, le gouvernement a annoncé que les journalistes étrangers devront dorénavant demander leur accréditation auprès du Département de l’information au moins un mois avant leur entrée dans le pays. Les formalités de voyages ne pourront être engagées qu’après l’accord exprès du Département. Celui-ci n’examinera aucune demande provenant des correspondants étrangers déjà présents au Zimbabwe. Ces derniers se sont vus intimer l’ordre de quitter le territoire afin d’effectuer leur demande d’accréditation depuis leur pays d’origine. Le ministre de l’Information a déclaré que la nouvelle politique du gouvernement encourageait les médias étrangers à employer des journalistes locaux comme correspondant afin de lutter contre le chômage. Les médias étrangers actuellement présents au Zimbabwe incluent Reuters, l’AFP, Associated Press, « The Guardian », « The Financial Times », la BBC, CNN et plusieurs journaux Sud-Africains et européens.