(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières exprime son indignation après l’expédition punitive contre la station chrétienne Radio Hope, qui a fait un mort et trois blessés, dans la nuit du 12 mai 2006 à Nairobi. Les médias risquent de pâtir de tensions toujours vives entre communautés religieuses, avertit l’organisation, qui en appelle à la vigilance du […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières exprime son indignation après l’expédition punitive contre la station chrétienne Radio Hope, qui a fait un mort et trois blessés, dans la nuit du 12 mai 2006 à Nairobi. Les médias risquent de pâtir de tensions toujours vives entre communautés religieuses, avertit l’organisation, qui en appelle à la vigilance du gouvernement.
« L’épisode des caricatures de Mahomet avait déjà donné lieu à des affrontements intercommunautaires en février dernier. L’attaque contre Radio Hope démontre que les tensions sont loin d’être retombées et que les médias peuvent être autant la cible que l’instrument du prosélytisme religieux. Nous adressons notre soutien à la rédaction de Radio Hope, et nous appelons le gouvernement kenyan à redoubler de vigilance face à ce climat qui peut à tout moment redevenir explosif », a déclaré Reporters sans frontières.
Propriétée de l’Eglise de Pentecôte (protestante évangélique), implantée au sud de la capitale, Radio Hope a été assaillie dans la nuit du 12 mai par une bande de neuf individus, selon des témoins cités par l’Agence France-Presse (AFP). Deux d’entre eux ont ouvert le feu sur un gardien de nuit, décédé sur le coup, puis blessé un autre employé de sécurité et un présentateur, avant d’incendier les studios en y jetant des cocktails Molotov et de couper l’antenne. Les assaillants ont également blessé un passant en prenant la fuite.
L’attaque, attribuée par la rédaction à des extrémistes musulmans, a eu lieu à l’issue de la diffusion en swahili d’une émission intitulée « Jésus est le chemin », prônant la conversion des musulmans au christianisme. La police a bouclé pour la nuit le quartier où la station a son siège, mais aucun suspect n’a pour l’heure été arrêté.
D’une population estimée à 30 millions de personnes, le Kenya compte environ 70 % de chrétiens pour 6 % de musulmans. En février, des milliers de musulmans avaient défilé à Nairobi après la publication des caricatures de Mahomet dans des journaux européens, en brûlant des drapeaux danois et américains. Des affrontements intercommunautaires avaient également eu lieu en 2001.