(MFWA/IFEX) – Le Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA) a demandé à l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) d’interrompre ses émissions de la radio ONUCI FM jusqu’à ce qu’elle reçoive de l’autorisation expresse du ministère de l’Information. Selon les sources de la MFWA en Côte d’Ivoire, ONUCI FM effectuait déjà des tests […]
(MFWA/IFEX) – Le Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA) a demandé à l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) d’interrompre ses émissions de la radio ONUCI FM jusqu’à ce qu’elle reçoive de l’autorisation expresse du ministère de l’Information.
Selon les sources de la MFWA en Côte d’Ivoire, ONUCI FM effectuait déjà des tests techniques d’émission et menait une campagne promotionnelle dans les médias audiovisuels et la presse écrite en vue d’un lancement officiel le 18 juin 2004.
Cependant, le CNCA, dans un effort apparent visant à contrarier le lancement, a publié deux communiqués successifs, les 10 et 14 juin, pour faire savoir aux responsables de la radio ONUCI FM que la station de radio n’avait pas encore reçu l’autorisation d’émettre sur fréquence FM en Côte d’Ivoire. Selon le CNCA, il avait détecté des signaux de ce qu’il a qualifié de « radio pirate » sur les fréquences sollicitées par ONUCI FM et a menacé que les « auteurs » s’exposaient à des poursuites judiciaires.
Face à cette menace, le porte-parole de l’ONUCI FM, Jean Victor N’Kolo, a soutenu que la radio n’était pas obligée de suivre la procédure d’installation et d’émission que suivent les radios nationales locales. Il a suggéré que la résolution 1528 du Conseil de sécurité de l’ONU, prise le 27 février et portant sur la création de l’ONUCI, suffisait comme autorisation légale. Selon la résolution 1528, le cahier de charge de l’ONUCI comprend la responsabilité de « faire comprendre le processus de paix et le rôle de l’ONUCI aux collectivités locales et aux parties, grâce à un service d’information efficace et, notamment, le cas échéant, à un service de radiodiffusion des Nations unies ». Les arguments de l’ONUCI sont renforcés par le communiqué du Conseil de sécurité du 25 mai, qui demande à l’ONU « d’établir sans délai ses capacités de radiodiffusion [en Côte d’Ivoire] ».
Il semble que le gouvernement se méfie des opérations de l’ONUCI FM en raison de la couverture et temps d’antenne dont bénéficieraient les Forces nouvelles, ex-rebelles qui contrôlent toujours la majorité du nord du pays.