Florent Vergnes et Charles Bouessel, journalistes pour l’agence France-Presse (AFP), ont été violemment interpellés à Bangui, alors qu’ils couvraient la dispersion d’une manifestation de l’opposition interdite par les autorités.
Cet article a été initialement publié sur rsf.org le 17 juin 2019.
Florent Vergnes et Charles Bouessel, journalistes pour l’agence France-Presse (AFP), ont été violemment interpellés samedi 15 juin à Bangui, capitale de la République centrafricaine (RCA), alors qu’ils couvraient la dispersion d’une manifestation de l’opposition interdite par les autorités. “Des éléments de l’Office centrafricain de répression du banditisme (OCRB) m’ont donné plusieurs coups de pied, coups de poing et coups de crosse alors que je m’étais présenté à eux comme journaliste accrédité” a rapporté Florent Vergnes à RSF.
Les deux journalistes français ont ensuite été interrogés pendant plusieurs heures. Durant l’interrogatoire, les policiers les ont accusés d’avoir participé à l’organisation de la manifestation. Une partie de leur matériel a été cassée et confisquée. Ils ont finalement été relâchés après six heures de garde à vue.
“L’abandon des poursuites contre ces deux journalistes est un préalable indispensable mais loin d’être suffisant, estime Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF. Nous demandons que des poursuites soient engagées et des sanctions appropriées prises contre les éléments de la police qui ont violemment agressé ces deux reporters dans l’exercice de leurs fonctions et qui ont tenté de maquiller leur bavure avec des charges montées de toutes pièces. La suite qui sera donnée à cette affaire par les autorités aura valeur de test pour l’état de la liberté de la presse dans le pays.”
La RCA occupe la 145e position sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2019.