(RSF/IFEX) – RSF est scandalisée par la condamnation, en appel, à onze ans de prison du journaliste Siamak Pourzand. « Les autorités iraniennes démontrent à nouveau leur plus grand mépris à l’égard de la liberté d’expression », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. L’organisation est également très inquiète de la multiplication des convocations, ces dernières […]
(RSF/IFEX) – RSF est scandalisée par la condamnation, en appel, à onze ans de prison du journaliste Siamak Pourzand. « Les autorités iraniennes démontrent à nouveau leur plus grand mépris à l’égard de la liberté d’expression », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. L’organisation est également très inquiète de la multiplication des convocations, ces dernières semaines, de journalistes et directeurs de publication. Avec dix professionnels des médias derrière les barreaux, l’Iran détient le triste record d’être la plus grande prison pour journalistes au Moyen-Orient. RSF rappelle que le Guide de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, figure sur sa liste des prédateurs de la liberté de la presse dans le monde.
Le 7 juillet 2002, la presse iranienne a rapporté que la cour d’appel de Téhéran a confirmé la peine de onze ans de prison à l’encontre de Pourzand, accusé d' »espionnage et d’action contre la sécurité de l’Etat » et « liens avec des monarchistes et des contre-révolutionnaires ». L’intellectuel et journaliste, âgé de soixante et onze ans, avait été condamné, le 3 mai en première instance, à onze ans de prison.
Pourzand avait été enlevé par les forces de sécurité le 29 novembre 2001. Durant les quatre premiers mois de sa détention, dont le lieu était demeuré secret, Pourzand n’avait pu avoir accès ni à un avocat ni à des soins médicaux. À la tête du centre artistique et culturel de Téhéran, il avait également travaillé comme chroniqueur culturel pour plusieurs journaux réformistes qui sont actuellement tous fermés. Il était également connu pour ses nombreuses interventions sur les radios étrangères.
Dans une interview accordée à ISNA, l’une des agences officielles iraniennes, le 14 juin, la soeur de l’intellectuel avait fait part de sa profonde inquiétude sur l’état de santé de son frère et ses conditions de détention. Elle avait pu lui rendre visite fin mai au centre de détention Amaken (Téhéran). Les autorisations de visite de la famille restent néanmoins très rares.
Ces deux deniers mois, de nombreux directeurs de publication ont été convoqués par le tribunal 1410, dit « tribunal de la presse ». Parmi eux figurent les responsables des journaux « Mardomsalari », « Nowroz », « Aftab-é-Yazad » et « Toseh ».
Par ailleurs, dans le même temps, plusieurs journalistes ou responsables de journaux ont été convoqués par une section de la police de la capitale, Adareh Amaken, habituellement chargée des délits à caractère « moral » et considérée comme proche des services de renseignements. Alireza Farahmand, journaliste des publications suspendues « Neshat » et « Tous », Iraj Jamshidi, rédacteur en chef de « Eghtesad-é-Asia », Esmail Jamshidi, directeur du magazine « Gardon », Nushabé Amiri et Hoshang Asadi, du mensuel cinématographique « Gozarech-é-Film », ont été interrogés souvent durant plusieurs heures. Ces interrogatoires portaient sur leurs éventuels liens avec ce que le régime appelle « le front culturel subversif » auquel Siamak aurait été associé.