(RSF/IFEX) – RSF est indignée par l’attitude des forces de sécurité népalaises qui, à plusieurs reprises au cours du mois de septembre, ont malmené et interpellé au moins cinquante cinq journalistes qui effectuaient des reportages ou manifestaient en faveur du retour de la démocratie. « Les journalistes qui couvrent ces marches de l’opposition au roi Gyanendra […]
(RSF/IFEX) – RSF est indignée par l’attitude des forces de sécurité népalaises qui, à plusieurs reprises au cours du mois de septembre, ont malmené et interpellé au moins cinquante cinq journalistes qui effectuaient des reportages ou manifestaient en faveur du retour de la démocratie.
« Les journalistes qui couvrent ces marches de l’opposition au roi Gyanendra doivent faire face aux mêmes violences que ceux qui manifestent. Depuis l’annonce du cessez-le-feu par les maoïstes le 3 septembre, la répression reprend de plus belle pour briser la mobilisation des partis démocratiques, a affirmé RSF. Nous demandons la fin des brutalités policières et le respect du droit de manifester pacifiquement ».
Le 5 septembre 2005, les forces de police ont matraqué une dizaine de journalistes qui couvraient à Katmandou une manifestation réclamant « la fin de la dictature ». L’un d’entre eux, Satyaram Parajuli, a été gravement blessé. La majorité des médias népalais ont dénoncé cette agressivité, qui a redoublé le lendemain, dans la capitale, lors d’une nouvelle manifestation de l’opposition.
Une dizaine de journalistes ont ainsi été tabassés le 6 septembre, parmi lesquels Bharat Shahi, rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Chuli Sandesh », Bhimsen Rajbahak, de l’agence audiovisuelle Communication Corner, Kamal Pariyar, de l’hebdomadaire « Jana Sangharsa », Rodan Rai, photographe de l' »Himalayan Times » et Gyanendra Sharma, cameraman de Nepal One TV. Shahi a été frappé à la tête par des policiers en uniforme et en civil. Gravement blessé, il a été transporté à l’hôpital Bir. Selon plusieurs témoignages, l’officier Ganesh KC avait donné l’ordre d’interpeller les journalistes couvrant les manifestations (consulter l’alerte de l’IFEX du 7 septembre 2005).
Le 9 septembre, des policiers ont arrêté au moins 34 écrivains et journalistes qui clamaient des slogans prônant une plus grande liberté d’expression, à Bhotahiti, dans le centre de Katmandou. Ils ont été détenus pendant six heures au commissariat de Mahendra, avant d’être relâchés.
Enfin le 13 septembre, plus de 500 manifestants, dont plusieurs journalistes, ont à nouveau été arrêtés et malmenés par des policiers dans la capitale. Au moins cinq journalistes, notamment Tilak Mahat, reporter du quotidien régional « Lumbini Dainik », et Suresh Sainju, ont été violemment matraqués.
Cette vague d’interpellations intervient après l’arrestation, le 20 juillet, de Nagendra Upadhyaya, directeur de publication de l’hebdomadaire « New Malika », basé à Teekapur dans le district de Kailali (extrême ouest du pays), et reporter pour le quotidien « Abhiyan », basé à Mahendranagar, dans la même région. Le journaliste a été placé en détention en vertu de la loi antiterroriste TADO [Terrorist and Disruptive Activities (Control and Punishment) Ordinance]. Il est accusé par l’administration locale d’avoir aidé des militantes maoïstes. Selon un de ses confrères interrogé par RSF, les autorités n’ont apporté aucune preuve qu’Upadhyaya avait des contacts avec des rebelles.
L’organisation rappelle par ailleurs que les journalistes Maheshwor Pahari, de l’hebdomadaire local « Rastriya Swabhiman », et Tejnarayan Sapkota, de l’hebdomadaire « Yojana », sont toujours emprisonnés (consulter l’alerte de l’IFEX du 17 mai 2005).