(RSF/IFEX) – Les auteurs de l’assassinat du journaliste américain Steven Vincent, le 2 août 2005, à Bassorah, n’ont toujours pas été identifiés. Plusieurs hypothèses semblent envisageables. Partisan avoué de l’intervention américaine en Irak, Vincent critiquait durement l’influence croissante des extrémistes religieux dans le pays. Il avait affirmé, dans son dernier article publié au New York […]
(RSF/IFEX) – Les auteurs de l’assassinat du journaliste américain Steven Vincent, le 2 août 2005, à Bassorah, n’ont toujours pas été identifiés. Plusieurs hypothèses semblent envisageables.
Partisan avoué de l’intervention américaine en Irak, Vincent critiquait durement l’influence croissante des extrémistes religieux dans le pays. Il avait affirmé, dans son dernier article publié au New York Times du 31 juillet, citant un officier irakien, que 75% des policiers de Bassorah étaient des partisans du chef radical chiite Moqtada Sadr et déplorait la passivité des soldats britanniques à ce sujet. Il avait affirmé, « Les officiers de police n’obéissent qu’à deux maîtres, l’Etat et la Mosquée ».
A ce jour, aucune revendication n’a été faite, ce qui pourrait écarter la piste des insurgés sunnites qui traditionnellement revendiquent les assassinats d’étrangers. Un témoin oculaire habitant la rue Al-Istiqlal où le corps du journaliste a été retrouvé a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) : « Une camionnette blanche s’est arrêtée à la hauteur du journaliste et de sa traductrice Noor El-Khal, quatre hommes armés en sont descendus, les ont saisis et poussés de force dans leur camionnette. Cinq heures plus tard, nous avons appris que le corps du journaliste avait été retrouvé ».
L’ambassade des Etats-Unis en Irak a assuré qu’elle déploierait, en collaboration avec les autorités irakiennes et l’armée britannique stationnée en Irak, tous les efforts « pour découvrir les responsables de ce crime haineux ».
Vincent, 50 ans, collaborait aux quotidiens américains « New York Times », « Wall Street Journal » et « Christian Science Monitor ». Il avait récemment publié un livre sur le conflit irakien intitulé « In the Red Zone » (« Dans la zone rouge »). Il vivait à Bassorah depuis plusieurs mois afin d’écrire un livre sur l’histoire de la ville et avait pris l’habitude, pour passer inaperçu, de s’habiller comme un chiite. Le jour de son assassinat, il était vêtu d’un t-shirt noir portant l’effigie de l’imam Hussein, petit-fils de l’imam Ali, et portait un chapelet autour du cou, signe distinctif des chiites.