(RSF/IFEX) – Le 22 avril 2005, cela fera cinq ans qu’Akbar Ganji est incarcéré à la prison d’Evine, à Téhéran. Il est aujourd’hui gravement malade et RSF demande, une fois de plus, sa libération inconditionnelle. « Akbar Ganji, grande figure des médias iraniens, est le journaliste détenu depuis le plus grand nombre d’années dans le pays, […]
(RSF/IFEX) – Le 22 avril 2005, cela fera cinq ans qu’Akbar Ganji est incarcéré à la prison d’Evine, à Téhéran. Il est aujourd’hui gravement malade et RSF demande, une fois de plus, sa libération inconditionnelle.
« Akbar Ganji, grande figure des médias iraniens, est le journaliste détenu depuis le plus grand nombre d’années dans le pays, a déclaré RSF. Nous demandons aux autorités judiciaires qu’elles cessent d’ignorer les avis des médecins de la prison qui recommandent, depuis trois ans, un suivi médical extérieur. L’état de santé d’Akbar Ganji nécessite une hospitalisation immédiate. Les autorités iraniennes seront tenues pour responsables des conséquences de cette attitude criminelle ».
« Akbar Ganji a été incarcéré, puis privé de ses droits de prisonniers, pour avoir dénoncé dans ses articles l’impunité qui règne en Iran et pour avoir participé au débat réformateur ».
Le 22 avril 2000, Ganji, journaliste du quotidien « Sobh-é-Emrouz », a été arrêté à l’issue d’une audience devant le tribunal dit de la presse. Le journaliste était poursuivi pour ses révélations sur les meurtres d’opposants et d’intellectuels, fin 1998, et ses accusations contre des hauts responsables politiques, tels que Ali Fallahian ou Hashemi Rafsandjani. Ganji était également accusé d’avoir participé à la conférence de Berlin, consacrée aux réformes en Iran et jugée anti-islamique par les autorités du pays. Le 13 janvier 2001, il est condamné à dix ans de prison. En mai, sa peine a été ramenée, en appel, à six mois. Mais le 15 juillet, la Cour suprême est revenue sur ce verdict sous prétexte d’irrégularités commises lors de la procédure d’appel. Le journaliste a écopé de six années de réclusion.
Détenu en cellule d’isolement, il ne peut pas, comme d’autres détenus politiques, téléphoner à son épouse depuis la prison ou bénéficier de permissions de sortie, comme le permet la loi iranienne. Après cinq ans passés derrière les barreaux, Ganji n’a eu droit qu’à une quarantaine de jours de sortie dont la majorité consacrés à des visites médicales. Les médecins de l’hôpital auraient recommandé l’hospitalisation du journaliste, pour des problèmes de dos et d’asthme qui empirent à cause de ses conditions de détention. Les autorités judiciaires continuent pourtant à s’y opposer. Shirin Edabi, Prix Nobel de la paix 2003 et avocate du journaliste, a fait part de son extrême inquiétude quant à l’état de santé de son client.
Par ailleurs, la répression continue en Iran. Au mois de mars 2005, plusieurs journalistes ont reçu des convocations par différents organes judiciaires et sécuritaires.
Le 30 mars, Kivan Samimi, directeur du mensuel « Nameh », a été convoqué par la 6e chambre du tribunal de Téhéran. Mohamad Javad Roh du quotidien « Shargh » a été convoqué plusieurs fois et menacé pour ses articles sur les élections.
L’organisation de défense des droits de l’homme du Kurdistan, créée récemment par des journalistes de cette province de l’ouest de l’Iran, a dénoncé la répression massive à l’encontre de la presse et évoqué quatorze convocations par les tribunaux de la ville de Sanandaj : Mohammad Sadegh Kabovand, Ejlal Ghavami, Tonya Kabovand, Namo Hedayati, Yosef Azizi, Kaveh Hosinpanahi, Jahangir Hashemi, Jamshid Vaziri, Hasan Amini et Majid Mohamadi de l’hebdomadaire « Payam-e mardom-e Kurdestan », Roya Tolou, rédactrice en chef de journal « Resan », Abdolah Sohrabi, directeur, et Saman Solimani, rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Rouj Halat », et Hossin Ahmadinyazi, directeur de l’hebdomadaire « Asoo ». Tous ces journalistes ont été accusés de « publication de fausses informations, publicité contre le régime » et « atteinte à la sécurité nationale ».