(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre des Affaires Internes, Dumiso Dabengwa, RSF s’est inquiétée de la détérioration de la situation de la liberté de la presse au Zimbabwe, à l’occasion du vingtième anniversaire de l’indépendance du pays. RSF a demandé au ministre de faire en sorte que les journalistes puissent travailler en toute […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre des Affaires Internes, Dumiso Dabengwa, RSF s’est inquiétée de la détérioration de la situation de la liberté de la presse au Zimbabwe, à l’occasion du vingtième anniversaire de l’indépendance du pays. RSF a demandé au ministre de faire en sorte que les journalistes puissent travailler en toute liberté et sécurité sur l’ensemble du territoire. « Nous tenons à vous rappeler que le Zimbabwe a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, dont l’article 19 garantit la liberté d’expression », a ajouté Robert Ménard, le secrétaire général de RSF.
Selon les informations recueillies par RSF, plusieurs journalistes ont été physiquement ou verbalement agressés par des « vétérans » (anciens combattants de la guerre d’indépendance) ou des membres du Zimbabwe African National Union-Patriotic Front (ZANU-PF parti au pouvoir), depuis le début du mois d’avril 2000.
Le 16 avril, au cours d’un meeting du président Robert Mugabe, plusieurs journalistes ont été bousculés par des militants du ZANU-PF qui brandissaient des pancartes proclamant : « Assez de mensonges de CNN, de la BBC et de la SABC » (radiotélévision sud-africaine). Quelques jours plus tôt, dans une ferme près de Centenary, à 150 kilomètres au nord d’Harare, Alexander Joe et Rose-Marie Bouballa, respectivement photographe et journaliste de l’Agence France-Presse, ainsi qu’un caméraman de l’agence de presse britannique Reuters, ont été menacés par une cinquantaine d’hommes armés de machettes et de barres en fer. Leur chef a déclaré : « Si vous revenez ici, nous prendrons votre matériel, votre voiture, et nous vous garderons plusieurs semaines si nécessaire ». Ce dernier leur a interdit de prendre des photos.
Enfin, le 6 avril, dans une autre ferme de la même région, Nyasha Nyakunu et Tsvangirai Mukwazhi, respectivement directeur de publication et photographe du quotidien privé « Daily News », ont été retenus deux heures par des jeunes militants du ZANU-PF, armés de barres de fer. Ces derniers ont menacé les journalistes et leur ont confisqué leurs caméras, leur carte d’identité ainsi que leur carte de presse. Ils les ont accusé d’être « pro-Blancs » (consultez l’alerte de l’IFEX du 7 avril 2000).