La décision du tribunal ne vise qu'à maintenir Ganimat Zahidov en détention le plus longtemps possible, a déclaré RSF.
(RSF/IFEX) – Un juge et l’administration pénitentiaire ont refusé la libération du journaliste Ganimat Zahidov parce qu’il n’avait pas accepté de participer à un match de volley-ball en prison. Le 17 septembre 2009, le tribunal régional d’Azizbekov a rejeté la demande de remise en liberté anticipée du rédacteur en chef du quotidien d’opposition « Azadlig ». Selon la loi, l’emprisonnement peut être remplacé par une peine moins lourde dès lors que le détenu a purgé un tiers de sa peine. Les avocats du journaliste, arguant de son comportement exemplaire et de ses responsabilités familiales, demandaient donc de commuer sa peine en travaux d’intérêt général.
« La décision du tribunal régional d’Azizbekov ne vise qu’à maintenir Ganimat Zahidov en détention le plus longtemps possible, pour l’empêcher de s’exprimer et pour entretenir le climat d’intimidation à l’encontre des journalistes », a déclaré Reporters sans frontières.
Elchin Sadyhov, avocat du journaliste, a déploré une « décision illégale et dépourvue de tout fondement », et s’est dit déterminé à faire appel jusque devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). L’administration pénitentiaire a également déploré que Ganimat Zahidov « n’ait pas exprimé de regrets », mais, observe l’avocat, « il n’existe aucune procédure de repentance en droit pénal azéri ».
Incarcéré depuis novembre 2007, Ganimat Zahidov a été condamné à quatre ans de prison ferme le 7 mars 2008 pour « hooliganisme aggravé » et « coups et blessures », dans une affaire montée de toutes pièces par la police.
Deux autres journalistes, Eynulla Fatullayev et Mushfig Husseynov, sont emprisonnés en Azerbaïdjan.