(CALP/IFEX) – Une violente campagne contre la presse indépendante a été lancée dans la plupart des mosquées contrôlées par le gouvernement à l’occasion de la prière du 20 février 2004. Des prêches violents ont été lus par les imams dans les mosquées de plusieurs villes algériennes, ont constaté les correspondants, et également à Alger, où […]
(CALP/IFEX) – Une violente campagne contre la presse indépendante a été lancée dans la plupart des mosquées contrôlées par le gouvernement à l’occasion de la prière du 20 février 2004. Des prêches violents ont été lus par les imams dans les mosquées de plusieurs villes algériennes, ont constaté les correspondants, et également à Alger, où un prêche virulent a même été diffusé en direct sur l’ENTV, l’unique chaîne de télévision appartenant à l’Etat.
Dans ces prêches, les journalistes, et en particulier Ali Dilem, caricaturiste du quotidien « Liberté » qui a été nommément cité, ont été tour à tout accusés d’avoir une attitude « hostile à l’Islam », d’être une « source de discorde » pour la nation et de mener la nation islamique vers « la déperdition morale ».
Ces prêches rappellent dangereusement une période douloureuse dans les années 1990 où les appels au meurtre des journalistes provenaient justement de certaines mosquées contrôlées par les groupes islamistes extrémistes et qui se sont soldées en quelques années par l’assassinat d’une centaines de journalistes et de travailleurs des médias en Algérie.
Selon le quotidien « El Watan », l’un des imams aurait déclaré que la « presse veut casser celui qui est venu construire », allusion au président Abdelaziz Bouteflika et aux critiques de plus en plus violentes dont il fait l’objet dans les journaux les plus importants.
Cette déclaration et le caractère prémédité de cette campagne laissent croire qu’elle a été menée à l’instigation du gouvernement, d’autant que ce dernier contrôle les mosquées.