Le 7 juin, un journaliste a été agressé par des jeunes membres du Movement for Democratic Change (MDC), alors qu'il couvrait une manifestation à Harare. Le Premier ministre Morgan Tsvangirai, leader du MDC, a publiquement menacé les médias en mai 2013.
Reporters sans frontières est préoccupée pour la liberté de l’information au Zimbabwe et la sécurité des journalistes locaux après que certains membres du Movement for Democratic Change (MDC, opposition), le parti du Premier ministre Morgan Tsvangirai, se sont rendus coupables de menaces et d’intimidations contre la presse.
« Le parti Zanu-PF, au pouvoir, n’est pas seul à manifester son hostilité à l’encontre des médias ni à faire obstacle à la liberté d’informer. Des membres de l’opposition portent également la responsabilité d’intimidations et de menaces envers la presse. Nous appelons les deux plus hauts responsables de l’Etat, le président Robert Mugabe et son chef de gouvernement Morgan Tsvangirai, ainsi que l’ensemble des acteurs politiques et leurs soutiens, à faire preuve de mesure et de respect du pluralisme », a déclaré l’organisation.
Le 7 juin 2013, le journaliste Herbert Moyo, de l’hebdomadaire Zimbabwe Independent, a été agressé par de jeunes membres du MDC alors qu’il couvrait une manifestation à Sunningdale, un quartier de la capitale Harare. Le journaliste prenait les photos des manifestants lorsqu’un groupe de jeunes l’a encerclé et passé à tabac. Le porte-parole du MDC, Douglas Mwonzora, est directement intervenu pour mettre fin à l’incident.
La veille déjà, des gardes du corps de Morgan Tsvangirai avaient bousculé Mashudu Netsianda, reporter du quotidien Chronicle Newspaper à Bulawayo (Sud-Ouest), avant de lui confisquer son carnet de note et d’effacer des enregistrements sur son téléphone portable.
En mai, le Premier ministre lui-même avait menacé la presse : « Vous ne pouvez pas avoir un journal avec six articles disant ‘Tsvangirai ceci’ et ‘Tsvangirai cela’. Tous les jours ! Faites comme vous voulez, mais un jour les rôles s’inverseront (Ragai vakadaro. But musi umwe gava richadambura musungo). Ce genre de média n’a aucun avenir dans un Zimbabwe démocratique. Je veux vous dire cela, vous en subirez les conséquences (muchadya izvozvo). »
Fin mai, Reporters sans frontières s’était déjà inquiétée de la campagne de harcèlement subie par la presse alors que des élections se profilent dans le pays.
Le président zimbabwéen Robert Mugabe figure dans la liste des 39 « prédateurs de la liberté de la presse » publiée par RSF le 3 mai dernier