(RSF/IFEX) – Pour la première fois depuis la chute du communisme en 1990, un journaliste a été condamné à une peine de prison ferme pour un délit de presse. Andras Bencsik, rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Magyar Demokrata » a été condamné, le 21 janvier 2004, à dix mois de prison pour diffamation envers Imre Mecs, […]
(RSF/IFEX) – Pour la première fois depuis la chute du communisme en 1990, un journaliste a été condamné à une peine de prison ferme pour un délit de presse. Andras Bencsik, rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Magyar Demokrata » a été condamné, le 21 janvier 2004, à dix mois de prison pour diffamation envers Imre Mecs, député du Parti libéral démocrate. Laszlo Attila Bertok, également de « Magyar Demokrata », a été condamné à huit mois de prison avec sursis. Les journalistes entendent faire appel de cette décision dans les prochains jours.
« Nous ne contestons pas le fait que des journalistes puissent être sanctionnés pour avoir écrit des articles diffamatoires. Néanmoins, conformément aux standards internationaux, les délits de presse ne doivent en aucun cas être sanctionnés par des peines de prison, même avec sursis », a écrit RSF dans un courrier adressé au ministre de la Justice, Peter Barandy.
« Nous espérons vivement qu’en appel, les peines de prison seront commuées en amendes. Par ailleurs, afin que de telles sentences ne puissent plus être prononcées par les tribunaux, nous vous demandons de proposer une réforme urgente de votre législation sur la diffamation à l’occasion de votre intégration à l’Union européenne, le 1er mai 2004 », a ajouté l’organisation.
Dans des articles publiés le 15 novembre 2001, les deux journalistes de « Magyar Demokrata » avaient prétendu que Mecs, qui a participé activement à la révolution de 1956 contre le régime communiste, avait dénoncé quatre révolutionnaires, condamnés à mort et pendus sur la base de son témoignage. Mecs avait été condamné à mort en 1957 pour conspiration contre l’Etat, avant d’être amnistié en 1963. Le tribunal a estimé que les reporters ont gravement porté atteinte à la réputation de l’homme politique.