(RSF/IFEX) – Le 26 juillet 2003, la police a interpellé plusieurs journalistes d’opposition et responsables d’organisations de médias. RSF dénonce la multiplication des pressions sur la presse indépendante à l’approche de l’élection présidentielle. « Nous sommes scandalisés par l’accumulation des pressions juridiques, médiatiques et physiques dont font l’objet les journalistes d’opposition, en particulier à l’approche de […]
(RSF/IFEX) – Le 26 juillet 2003, la police a interpellé plusieurs journalistes d’opposition et responsables d’organisations de médias. RSF dénonce la multiplication des pressions sur la presse indépendante à l’approche de l’élection présidentielle.
« Nous sommes scandalisés par l’accumulation des pressions juridiques, médiatiques et physiques dont font l’objet les journalistes d’opposition, en particulier à l’approche de l’élection présidentielle. Cette interpellation abusive est évidemment politique et ne vise qu’à empêcher les journalistes de divulguer des informations gênantes pour le Président. La seule loi que ces personnes ont violée est la loi du silence », a affirmé Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans un courrier adressé au ministre de l’Intérieur, Ramil Usubov. « Nous vous demandons de prendre en compte les informations selon lesquelles la vie de Rauf Arifoglu serait en danger. Nous tiendrions les autorités pour responsables s’il devait lui arriver malheur », a-t-il ajouté.
Le Conseil des directeurs de Mass Médias d’Azerbaïdjan et Arifoglu, rédacteur en chef du quotidien « Yeni Musavat », affirment avoir eu connaissance, plusieurs jours auparavant, du projet de l’arrestation de Arifoglu. Le 26 juillet, les dirigeants des plus grands médias d’opposition et d’organisations de médias se sont rendus à son domicile pour évaluer la situation.
Aux environs de 11h00 (heure locale), alors qu’ils quittaient en voiture le domicile de Arifoglu à Bakou pour se rendre au Press Club, dix voitures de police ont brutalement interpellé : Arifoglu, Gunduz Takhirli, membre du Conseil de la Presse, Mekhman Aliyev, directeur de l’agence de presse TURAN, Aflatun Amashev, président du Conseil de la Presse, Arif Aliyev, résident du syndicat Yeni Nesil, Ganimat Zakhidov, directeur du quotidien « Azadliq », ainsi que Elkhan Hasanli, Safar Hummatov, Mirza Zeynalov et Murshud Hasanov, de « Yeni Musavat ». Tous ont été libérés une heure et demie plus tard. Selon la police, les détenus ont violé le code de la route, avant d’insulter puis d’agresser physiquement les policiers.
Le même jour, le ministre de la Justice, Fikret Mamadov, a accusé les médias de vouloir déstabiliser le pays avant l’élection présidentielle, prévue le 15 octobre. Il a annoncé qu’il prendrait des mesures contre les médias ne respectant pas l’interdiction d’attenter « à l’honneur et à la dignité » du Président. Ces avertissements ont été réitérés dans la journée par le procureur général, Zakir Garalov. La veille, le ministre de l’intérieur, Usubov, avait directement mis en cause les médias d’opposition, leur reprochant leurs articles à caractère diffamatoire et insultant.
Dernièrement, « Yeni Musavat » et d’autres journaux proches de l’opposition avaient publié des articles sur la détérioration de l’état de santé du président Heidar Aliev, âgé de quatre-vingts ans, hospitalisé depuis le 8 juillet en Turquie.