(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Bechir Takkari, RSF a exprimé sa profonde inquiétude à la veille de l’ouverture du procès de Saïda Ben Brik et Khemaies Mejri, la soeur et le beau-frère de Taoufik Ben Brik. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au ministre de « saisir les […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Bechir Takkari, RSF a exprimé sa profonde inquiétude à la veille de l’ouverture du procès de Saïda Ben Brik et Khemaies Mejri, la soeur et le beau-frère de Taoufik Ben Brik. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au ministre de « saisir les autorités compétentes afin que les poursuites judiciaires soient abandonnées ». « Une fois de plus, les autorités tunisiennes n’hésitent pas à s’en prendre aux proches de Taoufik Ben Brik pour le punir de ses déclarations ou de ses écrits. Ce procès, qui ne repose sur rien, est une véritable mascarade », a-t-il déclaré. « On a l’impression que le pouvoir tunisien profite de la focalisation des médias internationaux sur « l’après 11 septembre » pour accentuer sa répression sur les opposants », a-t-il ajouté.
Selon les informations recueillies par RSF, Saïda Ben Brik, la soeur de Taoufik Ben Brik, et son époux, Mejri, devait comparaître le 29 septembre 2001 devant le tribunal de première instance de Tunis. Suite à une plainte d’un de leurs voisins, ils sont accusés de « violence mutuelle et participation à une altercation ». Le mari de Saïda Ben Brik est également accusé d' »atteinte aux bonnes moeurs » et « atteinte aux biens d’autrui et injures ».
Le 11 octobre 1999, durant la campagne électorale pour l’élection présidentielle, Mejri avait été agressé, en pleine rue et sans raison apparente, par un de ses voisins, Mohammed Chalghoum, un responsable du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir). Le commissariat de Khaznadar, à Tunis, avait refusé d’enregistrer la plainte de la victime. Le lendemain, Mejri avait été une nouvelle fois frappé, encore plus violemment, par le même homme qui s’en était également pris à son épouse, Saïda Ben Brik, et à leurs deux filles, Rim (12 ans) et Nour (7 ans). Une fois de plus, le dépôt de la plainte avait été refusé.
Par contre, suite à la plainte que déposait Chalghoum, les époux avaient été convoqués le 20 juin. L’audience avait été repoussée au 29 septembre. Cette convocation était intervenue près d’un mois après la diffusion de l’émission « Le Grand Maghreb », sur Al Mustakillah (chaîne de télévision arabe, basée à Londres), au cours de laquelle Taoufik Ben Brik avait annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2004.