(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Omar Azziman, RSF a protesté contre la condamnation, en appel, de Aboubakr Jamaï, directeur de la publication du « Journal hebdomadaire », et de Ali Amar, directeur général, à des peines de prison avec sursis. L’organisation a demandé au ministre de « peser de tout son poids […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Omar Azziman, RSF a protesté contre la condamnation, en appel, de Aboubakr Jamaï, directeur de la publication du « Journal hebdomadaire », et de Ali Amar, directeur général, à des peines de prison avec sursis. L’organisation a demandé au ministre de « peser de tout son poids pour que cette décision soit annulée en cassation ».
Le 14 février 2002, selon les informations recueillies par RSF, la cour d’appel de Casablanca a condamné Jamaï et Amar à respectivement, trois et deux mois de prison avec sursis. Par ailleurs, ils ont été condamnés à 500 000 dirhams (environ 42 700 $US ; 50 000 euros) de dommages et intérêts et à une amende de 10 000 dirhams (environ 850 $US ; 1 000 euros). Amar a déclaré à RSF que son confrère et lui-même formeraient un pourvoi en cassation.
Le 1er mars 2001, le tribunal de première instance d’Aïn Chok, à Casablanca, avait condamné Jamaï et Amar à deux millions de dirhams (environ 170 000 $US ; 200 000 euros) de dommages et intérêts et à une amende de 10 000 dirhams. Les deux directeurs avaient, de plus, été condamnés, respectivement, à trois et deux mois de prison ferme. Ils étaient poursuivis par le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Benaïssa, suite à la parution d’un dossier, dans les numéros 117, 118 et 119 du « Journal » (titre interdit le 2 décembre 2000) qui accusait ce dernier de détournements de fonds publics alors qu’il était ambassadeur aux Etats-Unis. La direction du journal avait fait appel.
Le 2 décembre 2000, le ministre de la Culture et de la Communication, Mohamed Achaâri, avait annoncé « l’interdiction définitive de la parution [des] trois hebdomadaires » « Le Journal », « Assahifa » et « Demain » pour avoir « porté atteinte à la stabilité de l’Etat ». « Le Journal » et « Assahifa » avaient publié, respectivement les 25 novembre et 1er décembre 2000, une lettre attribuée à l’ancien opposant Mohamed Basri affirmant que la gauche marocaine était mêlée à la tentative de coup d’Etat de 1972 contre le roi Hassan II, et mettant directement en cause l’actuel Premier ministre et président de l’Union socialiste des forces populaires (USFP – gauche), Abderrahmane Youssoufi. Achaâri avait expliqué que la décision du gouvernement était « conforme à la protection des intérêts de la nation et au caractère sacré de ses institutions » (consulter des alertes d’IFEX du 11 janvier 2001 et 4 décembre 2000).