(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la République de Croatie, Stipe Mesic, RSF a protesté contre le maintien en détention du journaliste français, d’origine hongroise, Laszlo Liszkaï, à Zagreb. « La prolongation de cette détention sans explication constitue un abus de pouvoir. Ainsi, sans nous prononcer sur le fond de cette affaire, nous […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la République de Croatie, Stipe Mesic, RSF a protesté contre le maintien en détention du journaliste français, d’origine hongroise, Laszlo Liszkaï, à Zagreb. « La prolongation de cette détention sans explication constitue un abus de pouvoir. Ainsi, sans nous prononcer sur le fond de cette affaire, nous vous demandons de vous saisir de ce dossier et de faire en sorte que les droits du journaliste soient respectés » a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. RSF a également demandé aux autorités françaises d’être tenue au courant des démarches entreprises en vue d’obtenir la libération du journaliste.
Selon les informations recueillies par RSF, Liszkaï, qui a été condamné en Hongrie à deux ans de prison, est détenu depuis le 18 février 2000 en Croatie dans l’attente d’une éventuelle extradition vers Budapest. Sa détention préventive, qui arrivait à terme le 18 mai, a été prolongée pour une durée de deux mois par la justice croate, alors que la législation croate prévoit un délai maximum de trois mois. Le journaliste avait été arrêté, le 18 février, à l’aéroport de Zagreb par les autorités croates à la demande du bureau d’Interpol à Budapest.
En 1998, Liszkaï, alors responsable de la chaîne de télévision privée hongroise RTL-Klub, avait été condamné à deux ans de prison pour fraude fiscale. Le journaliste était alors retourné en France, où il a poursuivi sa collaboration avec la chaîne de télévision Canal +, l’hebdomadaire « Le Point » et le magazine « Le Monde du renseignement ». Liszkaï est également l’auteur d’un livre intitulé « Carlos à l’abri du rideau de fer », paru en 1992, en français et en hongrois. Il y accusait notamment les services de police hongrois d’avoir fourni un asile au terroriste Carlos à Budapest. Selon ses collègues, les poursuites judiciaires engagées contre le journaliste ont un lien avec cet ouvrage.