Les quatre journalistes ont été arrêtés à Guba avant d’être transférés à la capitale, où ils sont actuellement retenus en garde-à-vue. D’après les informations recueillies par RSF, ils sont toujours en attente de leur chef d’inculpation.
(RSF/IFEX) – 16.03.2012 – Reporters sans frontières dénonce la récente arrestation de trois employés de la chaîne de télévision Khayal TV, Vugar Gonagov, directeur exécutif, Zaur Guliyev, rédacteur en chef et Zaur Mustafayev, responsable de la publicité, ainsi que de Jamil Mammadli, correspondant de l’agence de presse Polygon, survenue le 13 mars 2012, pour leur implication présumée dans les émeutes de Guba (Nord).
« Ces arrestations soulignent l’embarras des autorités vis-à-vis des événements de Guba. Malgré la révocation du chef de l’exécutif local dès le lendemain du soulèvement, elles persistent à rechercher la source de la vidéo qui a révélé ses propos polémiques. Le secret des sources doit être respecté, et les professionnels des médias ne doivent pas être désignés comme des boucs émissaires. Ces arrestations ne s’appuient sur aucun fondement juridique et nous demandons à ce que ces journalistes soient tous libérés dans les plus brefs délais », a déclaré Reporters sans frontières.
Les quatre journalistes ont été arrêtés à Guba avant d’être transférés à la capitale, où ils sont actuellement retenus en garde-à-vue. D’après les informations recueillies par Reporters sans frontières, ils sont toujours en attente de leur chef d’inculpation. Le domicile de Jamil Mammadli aurait également été perquisitionné.
Ces arrestations surviennent deux semaines après l’éclatement d’un soulèvement populaire le 1er mars dernier, dans le village de Guba. Des milliers de manifestants s’étaient rassemblés pour demander la démission du chef de l’exécutif, Rauf Habibov, suite à la diffusion sur Youtube d’une vidéo filmée lors d’une réunion d’équipe, dans laquelle ce dernier tenait des propos injurieux à l’encontre de ses administrés. La dispersion de la manifestation avait dégénéré en de violents affrontements, en marge desquels plusieurs journalistes avaient été passés à tabac. En particulier, le caméraman de l’ONG locale Institute of Freedom and Safety of Reporters, Rashad Aliyev, avait reçu plusieurs coups à la tête.