(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF : COUVERTURE DE LA GUERRE EN AFGHANISTAN Quatre journalistes abattus sur la route entre Kaboul et Jalalabad Reporters sans frontières a exprimé sa consternation et son émotion après le meurtre de quatre journalistes dans la province de Kaboul. Selon les dernières informations collectées par RSF, il […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF :
COUVERTURE DE LA GUERRE EN AFGHANISTAN
Quatre journalistes abattus sur la route entre Kaboul et Jalalabad
Reporters sans frontières a exprimé sa consternation et son émotion après le meurtre de quatre journalistes dans la province de Kaboul. Selon les dernières informations collectées par RSF, il s’agirait de Maria Grazia Cutuli, envoyée spéciale du quotidien italien Corriere della Serra, de Julio Fuentes, reporter du quotidien espagnol El Mundo, d’Harry Burton, un cameraman australien de l’agence de presse Reuters, et Azizullah Haidari, un photographe d’origine afghane de l’agence Reuters.
Après la mort de Johanne Sutton de RFI, Pierre Billaud de RTL et Volker Handloik de Stern, ce nouveau drame nous rappelle que la presse paie un lourd tribut pour informer l’opinion de la situation en Afghanistan. On ne peut que recommander aux journalistes de solliciter des escortes armées auprès des commandants moudjahidin ou des autorités locales quand ils quittent les villes sous contrôle des forces anti-taliban. Les nouvelles autorités de Jalalabad contactées par RSF ont ainsi regretté que les journalistes soient partis en convoi vers Kaboul sans aucune sécurité.
Le convoi de presse composé de huit véhicules était parti dans la matinée du 19 novembre 2001 de Jalalabad (province de Nangarhar). La majorité des reporters étaient arrivés la veille au soir depuis la frontière pakistanaise sous la protection de moudjahidin du commandant Zaman. Après environ deux heures de route, à la hauteur de Pouli-es-the-Kam (90 kilomètres à l’est de Kaboul), six inconnus armés de Kalachnikov auraient bloqué le convoi. Ils auraient laissé les chauffeurs afghans quitter le convoi et demandé aux Occidentaux de les suivre. Quelques mètres plus loin, les attaquants auraient ouvert le feu sur les journalistes. L’un d’entre eux aurait été frappé au visage. Les six autres véhicules ont fait demi-tour pour rejoindre Jalalabad et donner l’alerte. Le commandant Zaman a confirmé à RSF qu’un groupe d’au moins cinquante moudjahidin était parti vers les lieux du crime pour tenter de récupérer les corps et d’établir les circonstances du meurtre. Il a tenu à préciser que cette zone appartient à la province de Kaboul, et se trouve donc sous l’autorité des forces de l’Alliance du Nord. Depuis Kaboul, un autre groupe de soldats aurait quitté la capitale.
Selon plusieurs sources interrogées par RSF, cette région de Sarowbi, notamment composée de gorges étroites, est connue pour abriter de nombreux bandits. Ainsi, la veille, trois journalistes de Radio France Internationale, notamment Jean Piel, correspondant de la radio à New Delhi, ont été attaqués et volés par un groupe de jeunes bandits armés de Kalachnikov sur cette même route. Le même jour, des journalistes philippins ont été rackettés avant d’arriver à Kaboul. Des groupes isolés de taliban pourraient également être présents dans cette région.
Plus de 770 journalistes ont été tués depuis 15 ans, dont vingt-quatre depuis le 1er janvier 2001.