Les journalistes font face à des menaces terroristes, violences policières, pouvoir sans frein de potentats locaux, et autres dangers inhérents aux conflits dans les zones tribales.
(RSF/IFEX) – Le 17 mars 2011 – Le Pakistan a été le pays le plus meurtrier pour les journalistes en 2010 (11 morts). Il reste l’un des plus dangereux en 2011 pour une presse qui fait face à des risques multiples et travaille souvent dans des conditions précaires. Le Pakistan, avec ses zones tribales, sa frontière avec l’Afghanistan, ses tensions avec l’Inde, son histoire politique chaotique, est une des régions les plus compliquées du monde.
Menaces terroristes, violences policières, pouvoir sans frein de potentats locaux, dangers inhérents aux conflits dans les zones tribales, de charybde en scylla, le journaliste va et essaie de faire son travail au milieu des écueils.
La presse pakistanaise est une presse encore jeune, parfois inexpérimentée. Par défaut de moyens et méconnaissance des mécanismes de protection, les rédactions envoient trop souvent leurs correspondants au casse-pipe sans filet de sécurité. Les autorités ont, quant à elles, peu de considération pour une profession qui soulève régulièrement des affaires désagréables. Le cadre juridique et la fragilité de la Constitution ne permettent pas encore une reconnaissance entière de la liberté de la presse. Et ce n’est pas sans compter sur le nombre de sujets dangereux à aborder. On peut facilement poursuivre un journaliste pour ses écrits. On peut trop facilement le contraindre à se taire.
Quatre témoignages de journalistes pakistanais rendent compte de ces difficultés et des enjeux d’une presse professionnelle encore à construire, si ce n’est toujours à renouveler.