(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières déplore la décision des autorités égyptiennes d’interdire la distribution de quatre journaux étrangers pour avoir reproduit les caricatures du prophète Mahomet, publiées par dix-sept journaux danois, le 13 février 2008, au nom de la liberté d’expression. « La décision du gouvernement égyptien d’interdire la distribution des journaux qui ont reproduit les […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières déplore la décision des autorités égyptiennes d’interdire la distribution de quatre journaux étrangers pour avoir reproduit les caricatures du prophète Mahomet, publiées par dix-sept journaux danois, le 13 février 2008, au nom de la liberté d’expression.
« La décision du gouvernement égyptien d’interdire la distribution des journaux qui ont reproduit les caricatures de Mahomet ne fait que renforcer ceux qui ont adopté les positions les plus radicales à ce sujet. Nous appelons l’État égyptien à revenir sur sa décision, et à laisser la société civile évaluer, elle-même, le caractère diffamatoire du contenu des journaux incriminés », a déclaré l’organisation.
Le 19 février, les éditions des journaux allemands « Frankfurter Allgemeine Zeitung » et « Die Welt », du britannique « The Observer » et de l’américain « Wall Street Journal » ont été interdites de distribution par un décret du ministre de l’Information, Anas al-Feki. Celui-ci a déclaré à l’agence de presse égyptienne MENA : « Tout journal ou magazine qui publie quelque chose d’offensant envers le prophète (. . . ) ou envers les trois religions monothéistes sera interdit ». L’article 20 du code de la presse égyptien permet au ministre de l’Information d’interdire la diffusion d’informations pouvant nuire à l’intérêt national. En janvier 2007, l’Égypte, la Tunisie et la Turquie avaient interdit l’édition du bimestriel français « Historia Thématique », consacrée aux intégrismes, qualifiée d’offensante à l’égard de la religion (consulter l’alerte de l’IFEX du 26 janvier 2007).
Par ailleurs, le document adopté par la Ligue arabe, à l’initiative de l’Egypte, restreignant la liberté d’expression des médias satellitaires, semble avoir fait sa première victime (consulter les alertes des 20 et 13 février 2008). La chaîne Al-Barakah, qui diffusait depuis sept mois des informations économiques, a disparu des écrans. La raison de ce blocage n’est pas encore connue.